Cameroun/Détention arbitraire : Il est gardé à vue depuis 125 jours à Yaoundé

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Thu, 15 Dec 2022 Source: www.camerounweb.com

Abdul Karim est soupçonné de financement de terrorisme et sécession. Son avocat dénonce une détention arbitraire et exige sa libération. Deux autres proches de cet activiste ont également été interpellés.

Depuis le 11 août 2022, Abdul Karim leader communautaire, présenté comme un activiste pacifique pour la résolution de la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est privé de liberté. Il séjourne actuellement au Service central des recherches judiciaires du Secrétariat d'Etat à la défense. Le suspect est coupé de tout contact avec les membres de sa famille. Son avocat affirme qu'après le « kidnapping » de son interpellation, l'épouse d'Abdul Karim qui se sentait également en insécurité a quitté la ville de Bamenda pour se réfugier dans un endroit toujours inconnu. A en croire l'avocat, Abdul Karim a été interpellé sans aucun mandat présenté par les forces de défense et de sécurité encore moins une plainte. Il avait été conduit d'abord à la compagnie de gendarmerie de Bamenda alors qu'il revenait d'une mission de paix au Kenya. Abdul Karim n'a pas été informé du motif de son arrestation comme l'exige les conventions internationales ratifiées par le Cameroun. Une perquisition avait été organisée au domicile de ce suspect. Un ordinateur portable et un téléphone ont été saisis.

Avant d'être transféré à Yaoundé, l'activiste a d'abord été détenu à la légion de gendarmerie de Bamenda pendant plusieurs semaines. Depuis son inter-pellation, Abdul Karim a été présenté devant le Commissaire du gouvernement qui a instruit l'ouverture d'une enquête.

Selon Me Amungwa l'avocat de d'Abdoul Karim, deux autres proches d'Abdul Karim ont été interpellés après. Il s'agit Yenkong Soulemanou et Rabio Enuah. Me Amungwa affirme que son client a été interpellé après avoir fait une vidéo dans laquelle il dénonçait les actes de torture d'un militaire perpétrés sur les populations civiles. Ces trois personnes sont détenues sans plainte.

Selon l'avocat, ils sont soupconnes de financement de terrorisme et pour les faits de sécession. Le conseil des suspects dénonce la violation des droits de l'homme en matière des délais de détention et notamment la violation de la procédure ayant abouti à l'interpellation de ses clients. Me Amungwa exige la libération des trois personnes interpellées.

En plus, l'avocat affirme que certains suspects ont été interpellés pour avoir refusé de payer l'argent qui leur a été exigé par certaines forces de défense et de sécurité. Pour justifier cette dé-claration, l'avocat ajoute que ses clients sont prêts à donner les identités des éléments de force de défense qui leur ont demandé de l'argent. Il a également déclaré que l'un des suspects a déboursé une somme d'un million quatre cent mille Fcfa pour obtenir sa libération mais a été maintenu en détention « arbitraire ».

Depuis le déclenchement de la crise anglophone, les avocats des personnes poursuivies dénoncent certains procès où les droits des personnes interpellées sont systématiquement violes.

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