Depuis le coup d'état intervenu au Gabon, Franck Biya et ses soutiens regroupés au sein des Mouvements Franckistes ont fait profil. Beaucoup d'analystes faisaient des rapprochements entre la situation au Gabon et le régime de Biya qui fera bientôt un demi-siècle. Ces journalistes et chroniqueurs ont d’ailleurs été rappelés à l’ordre par le gouvernement du Cameroun qui menace de les poursuivre pour incitation à la déstabilisation des institutions de la République. Franck Biya qui jusqu’à un passé récent n’avait un aucun poste officiel dans le sérail, cherchait désespérément une occasion pour faire encore parler de lui à quelques mois de la présidentielle.
Le drame de Mbankolo qui a fait une trentaine de victimes en début de semaine fut une belle opportunité pour l’hommes d’affaires pour s’imposer désormais dans le paysage politique camerounais. Contrairement à ses précédentes apparitions sans statut particulier lors des manifestations, pour la première fois, Emmanuel Franck Biya selon des sources, représente son père. Pour marquer le coup, il fut reçu par les premières autorités de la ville de Yaoundé comme une personnalité.
Quelques heures après ce déplacement, le chef de l’Etat a sorti une note pour exprimer sa compassion aux victimes de l’inondation survenue suite à la destruction par la pluie d’une digue retenant les eaux d'un lac artificiel.
« J'accorde la plus grande attention à la bonne coordination des opérations de secours ainsi qu'à l'assistance d'urgence aux parents des victimes et aux sans-abris. Je vous demande d'adresser mes sincères condoléances aux familles endeuillées et mes souhaits de prompt rétablissement aux nombreux blesses auxquels j'associe la compassion émue de mon épouse », écrit le chef de l’Etat.
Le Changement
Selon certains analystes qui scrutent ce déplacement du fils ainé du président de la République, il s’agit d’un nouveau tournant dans le sérail. Emmanuel Franck Biya annonce les couleurs de sa gouvernance qui sera marquée par la réactivité et l’écoute de la population. En effet, du haut de ses 90 ans, Paul Biya devient de plus en plus rare sur le terrain et certaines de ses décuisions sont mal exécutées par ses collaborateurs. A Etoudi, le flou persiste toujours. Paul Biya n’a pas officiellement annoncé sa candidature mais les barons du régime l’implorent pour briguer un nouveau mandat. D’autres cadres du régime ne cachent pas leur sympathie pour le fils aîné du président de la République.