• Le jeune enseignant Hamidou est mort avec 10 ans de salaires impayés
• Le gouvernement a procédé à son enterrement ce dimanche
• Les enseignants et proches du défunt s’y oppose
Malgré les protestations de quelques enseignants, la dépouille de l’enseignant Hamidou a été retirée de la morgue de Garoua puis enterrée à Gashiga dans le département de Benoue dans la région de l’Extrême-Nord.
La rédaction de CamerounWeb apprend que l’enterrement du professeur de sports qui a travaillé pendant 10 ans sans salaire ni intégration a eu lieu en catimini sur instruction du gouvernement et des autorités locales. Certains enseignants qui ont tenté de s’opposer à cette procédure hâtive ont été molestés et mis aux arrêts. La rédaction de CamerounWeb apprend que la veuve de Hamidou a été empêchée de contacter le reste de la famille afin que son époux puisse être dignement enterré. Son téléphone portable lui a été arraché.
Un enseignant proche de Hamidou contacté par la rédaction de CamerounWeb, déplore l’attitude des autorités camerounaises. ‘’ Hier le ministre a appelé le gouverneur. Le gouverneur a appelé le délégué départemental et le délégué régional. Ils sont allés informer la famille qu'on va l’enterrer aujourd'hui. Or ils savent que nous sommes en train de nous préparer pour accompagner notre collègue. Ils veulent étouffer l'affaire’’, confie-t-il.
Le journaliste de CamerounWeb Paul Chouta, quelques jours avant son agression par des individus non identifiés avait révélé que les autorités camerounaises tenter de modifier le lieu de décès de Hamidou. Les premiers documents officiels qui attestent la mort du professeur d’éducation physique indiquent ce dernier était décédé d’une crise cardiaque à Centre Médical d'Arrondissement de Beka au Cameroun. Paul Chouta a mené ses investigations et démontré que Hamidou a rendu l’âme à Jimeta au Nigéria dans les bras de son épouse.
‘’Il est décédé à l'hôpital de Jimeta au Nigeria. La ville de Jimeta est située dans l'État d'Adamawa à l'est du Nigeria. Son épouse qui l'a confirmé ce matin était celle qui l'a accompagné dans cet hôpital du Nigeria. HAMIDOU s'y est rendu hier mardi matin au détriment du CMA de Beka parce que son cas nécessitait une évacuation urgente. Le CMA de Beka n'étant pas assez équipé comme l'hôpital de Jimeta. Une fois à Jimeta il rend l'âme aux environs de 11h.’’, révèle Paul Chouta. Le lanceur d’alerte explique par la suite comment la dépouille de l’enseignant malheureux s’est retrouvée dans un centre médicosocial au Cameroun.
‘’C'est après sa mort qu'il est conduit au CMA de Béka où on attendait le sous-préfet et le proviseur du lycée de Beka. De là, des appels sont venus de Yaoundé pour demander que le corps soit déposé à la morgue de Garoua pour attendre les obsèques officiels.
<< Quand on nous a annoncé sa mort il était encore à l'hôpital à Jimeta ( ville du Nigeria). Il est revenu au Cameroun déjà mort, le médecin a juste fait le constat. Mais l'information n'est pas directement sorti parce que le proviseur devait d'abord s'entretenir avec la hiérarchie. Peut-être c'est le sous-préfet qui a demandé au médecin de faire de la sorte>> , confie à camerounweb.com une source très proche de la famille. Alors que le même certificat de décès atteste qu'il est décédé de suite d'arrêt cardiaque, son épouse déclare quant à elle qu'il trainait une maladie en lui qui le rongeait depuis des années. Tout ceci remet en question le certificat de genre de mort et porte à croire qu'il a été trafiqué. Pour quel intérêt ? On ne saurait répondre à cette question pour le moment. Mais toujours est-il que ça crée des suspicions.’’, explique-t-il.