Cameroun : Jeune Afrique révèle les circuits de l'or et du bois vers le RDPC

Installation Rdpc Elolowa.png Image illustrative

Tue, 1 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

À quatre mois de la présidentielle, une enquête de Jeune Afrique dévoile les mécanismes par lesquels l'or et le bois financent le parti au pouvoir

Alors que le Cameroun se prépare à une nouvelle élection présidentielle, Jeune Afrique révèle dans une enquête exclusive publiée ce 1er juillet 2025 comment les secteurs de l'or et du bois alimentent un "système politico-financier opaque" au profit du parti au pouvoir. Les "dons des barons locaux à la campagne du très probable candidat Paul Biya devraient, cette fois encore, faire la différence", note le magazine panafricain.

L'investigation de Jeune Afrique met au jour un système où les concessions minières et forestières servent de véritables machines à financer le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Le magazine révèle comment les principaux bénéficiaires de ces secteurs occupent des positions stratégiques au sein du parti au pouvoir.

Selon l'enquête de Jeune Afrique, Badel Ndanga Ndinga, ancien ministre des Mines et président du groupe RDPC au Sénat, et son épouse Marie Gisèle Minlo Momo illustrent parfaitement ces connexions. Leurs sociétés Cameroon Mining Action SA et Gold Label Mining ont été les premières à obtenir des permis sur la zone aurifère de Colomine.

Jeune Afrique révèle le profil de plusieurs personnalités qui cumulent mandats politiques et intérêts dans les ressources naturelles. Grégoire Mba Mba, sénateur du Sud, apparaît comme "financier du RDPC pour la région du Littoral" grâce à sa société MMG SARL active dans le bois. Le magazine note qu'il "y a fait fortune au point de contester l'influence" d'autres barons du secteur.

L'enquête du magazine dévoile également le cas d'Emmanuel Mbiam, ex-député RDPC et "cacique du parti dans la région du Sud", qui dirigeait le Syndicat national des miniers avant de créer Xplor-Tech, société aurifère aujourd'hui dirigée par son fils Alexandre.

Jeune Afrique révèle comment la loi de 2016, censée "camerouniser" le secteur minier en imposant 35% de participation nationale, a été détournée. "Les vrais propriétaires leur concèdent les exploitations", explique un défenseur des droits interrogé par le magazine. "Ils sont dans les ministères, au Parlement... Les Chinois savent qu'ils sont couverts."

Cette révélation de Jeune Afrique montre comment les parlementaires et ministres du RDPC servent de façade à des exploitations largement contrôlées par des intérêts étrangers, tout en prélevant leur commission pour alimenter la machine électorale.

L'enquête du magazine révèle l'imbrication des réseaux familiaux et politiques. Bonaventure Mvondo Assam, dit "Bonivan", cumule les casquettes : fils du frère du président, dirigeant de Codias SA (or) et de la Compagnie forestière Assam (bois). Selon Jeune Afrique, il était marié à Élise Azar, "amie de la première dame Chantal Biya", avant que celle-ci n'épouse Franck Biya, le fils du président.

Ces révélations de Jeune Afrique illustrent comment les ressources naturelles du pays sont captées par un réseau restreint gravitant autour de la famille présidentielle et du RDPC.

Jeune Afrique révèle que Jules Doret Ndongo, ministre des Forêts depuis 2018, est également "chef de la délégation permanente du comité central du RDPC pour le département de l'Océan". Le magazine note que "plusieurs de ses proches sont actifs dans la transformation de grumes", créant un conflit d'intérêts manifeste.

Selon l'enquête, ce cumul de responsabilités politiques et d'intérêts économiques explique pourquoi "une partie de ses services font actuellement l'objet d'une discrète inspection du Contrôle supérieur de l'État".

À quatre mois de la présidentielle, ces révélations de Jeune Afrique éclairent les ressources financières considérables dont dispose le RDPC. Entre les profits de l'or mal contrôlé et les bénéfices du bois sous-facturé, le parti au pouvoir peut compter sur des "barons locaux" enrichis par l'exploitation des ressources nationales.

Cette enquête exclusive de Jeune Afrique révèle comment un système de prédation des ressources naturelles s'est mué en machine de financement politique, perpétuant un cercle vicieux où l'exploitation du patrimoine national sert à maintenir au pouvoir ceux-là mêmes qui l'organisent.

Source: www.camerounweb.com