En 1994, lors de ma visite à l'équipe nationale camerounaise à San Jose, en Californie, j'ai eu une expérience qui m'a profondément marqué. J'étais venu rendre visite à nos vaillants Lions Indomptables, des amis tels que Roger Milla et Émile Mbouh. Mon intention était simple : partager un moment de fraternité en offrant des CD dédicacés de ma musique, un modeste témoignage de soutien et de fierté nationale.
À ma grande surprise, Joseph Antoine Bell a refusé d'accepter mon CD, en ajoutant avec un sourire moqueur devant tout le monde qu'il n'écoutait pas la musique camerounaise. Cette réponse a été non seulement décevante mais aussi irrespectueuse, d'autant plus qu'elle s'est déroulée en public, amplifiant ainsi mon embarras.
Heureusement, Roger Milla, toujours l'ambassadeur de l'esprit d'équipe et du respect, est intervenu immédiatement. Il a rappelé à Bell que son attitude était inappropriée en disant : "Bell, on ne fait pas ça. Le petit nous offre sa musique et tu lui réponds ainsi, ce n’est pas gentil." Malgré cette réprimande, Bell a persisté dans son indifférence, répétant qu'il n'écoutait pas la musique camerounaise.
Cette expérience met en lumière un comportement regrettable de la part de Joseph Antoine Bell. En tant que figure publique et membre éminent de l'équipe nationale, son rôle ne se limite pas à ses performances sur le terrain. Il est aussi un représentant de la culture et des valeurs camerounaises. Refuser un geste de camaraderie et de soutien, surtout de la part d'un compatriote, montre un manque de respect non seulement pour l'individu en question mais aussi pour la culture et l'identité nationale qu'il est censé représenter.
Le respect et l'encouragement mutuel sont des piliers essentiels dans toute communauté, et plus encore au sein d'une équipe nationale qui porte les espoirs et les rêves de tout un pays. L'attitude de Bell contraste fortement avec celle de Roger Milla, qui a démontré, par son intervention, les valeurs de respect, de gentillesse et de solidarité.
À un certain âge, nous devons au moins nous respecter. Lorsque jusqu’à sa vieillesse, on est habité de la haine, de la méchanceté, du complexe et de la jalousie, on est tout simplement un sorcier.