C’est la somme payée aux ravisseurs contre la libération des otages. Fin de parcours pour un redoutable gang de preneurs d’otages dirigé par un certain Amadou Fatouma. Il a été appréhendé avec ses huit éléments qui sont sous les verrous depuis quelques jours.
En effet, tout est parti de l’enlèvement dans a nuit du 16 septembre, aux environs de 21 heures, d’un commerçant du nom de Luc Pardama à son domicile, sis au quartier Mboua, de Mokolo par des hommes lourdement armés et non identifiés.
Après cet enlèvement, les ravisseurs prennent contact avec sa famille à partir de son téléphone pour réclamer une rançon de 15 millions. Une semaine après, la somme mobilisée est remise aux ravisseurs. Et l’otage recouvre à l’occasion sa liberté.
L’exploitation de différents numéros de téléphone utilisés lors des négociations par les fins limiers de la police permettra d’identifier un certain Amadou Fatouma, un natif de Kossehone dans l’arrondissement de Mokolo, département du Mayo-Tsanaga. Il est par ailleurs, apprend-on, à la tête de ce fameux gang de ravisseurs qui sème la terreur et la désolation dans les famille? Le 02 octobre, les éléments du commissariat spécial du Mayo-Tsanaga, conduits par le commissaire principal, Horé, réussiront à interpeller à son domicile le suspect.
Lui, qui était loin de se douter que les fins limiers de la police étaient à ses trousses, venait en effet d’acquérir 14 motocyclettes qu’il a dotées ses équipes d’opération De quoi redonner un nouveau souffle à sa bande. Mais son interpellation permettra aussi de mettre la main sur 6 motos neuves ainsi acquises qui .ont été saisies par la police. Il sera cuisiné par les policiers et de son exploitation, 9 autres membres. du gang seront-A leur tour interpellés. Mais leur arrestation ne s’est passée sans incident.
Un certain Vandi Abdou sera blessé par balle lors de l’interpellation et est actuellement sous soins à l’hôpital militaire de Maroua. Les autres suspects se trouvent depuis hier à la disposition de la division régionale de la police judiciaire de l’Est. Il s’agit d’Amadou Fatouma, chef de bande, Djibrilla Souley, Bachirou Yaouba, Manou Bouba, Djibrilla Sadou, Koda Vapa, Kodji Deli, Alim Yaya et Awalou, dont la moyenne d’âge est de 33 ans. Tous des repris de justice, précise une source qui ajoute par ailleurs que 4 autres malfrats seraient en fuite du côté du Nigeria.
Si dans l’ensemble, les populations se réjouissent de ce coup de filet de la police, l’on souhaite néanmoins que cette procédure aille jusqu’au terme et que les criminels paient leurs crimes. «Nous, sommes très contents de ce que vient faire la police de Mayo-Tsanaga. On aimerait que les autres acteurs puissent à leur tour aussi agir sans état d’âme.
Parce que très-souvent ces gens reviennent seulement après quelques mois parfois quelques jours de prison nous narguer. Pire, ils viennent même régler les comptes à ceux qui ont collaboré avec les forces de sécurité pour leur arrestation», a indiqué Vajaray Metewere, un ressortissant de Mayo-Moskota
De janvier à nos jours, l’on estime à plus de 300 millions Fcfa de rançon payés aux ravisseurs dans le Mayo-Tsanaga. Au moins 300 têtes de bœufs ont été emportées ; 180 récupérées et remises aux propriétaires. À ce jour encore, 120 sont dans la fourrière municipale de Hinâ en attendant que leurs légitimes propriétaires se signalent.