Cameroun : Mystère autour du décès d'un employé de Ucb

Le défunt Hoga Mathurin

Thu, 16 Mar 2023 Source: Le Messager n° 8009

Hoga Mathurin, chauffeur à l'Union camerounaise de Brasserie (Ucb) est passé de vie à trépas, dans la nuit de samedi 18 à dimanche 19 février 2023. alors qu'il était en mission avec son supérieur hiérarchique à Bana.

Sa desormais veuve et les enfants de Hoga Mathurin, chauffeur à Ucb Douala, ne savent plus où mettre la tête.

Depuis l'annonce du décès de son époux et de leur parent, dimanche 19 février 2023, ils ne réalisent pas encore le drame qui est survenu au sein de leur famille. Pour cerner cette situation, une copie de la plainte de dame Noumbissi Kameni Jeannette contre le nomme Nassam, cadre en servi ce à Ucb Douala fixe l'objet en marge.

Cette plainte est adressée au Commandant de Brigade territoriale de Douala Bassa.

Plainte contre le nommé Ngassam, cadre en service à Ucb Douala, pour assassinat. La veuve, Noumbissi Kameni Jeannette, presqu'inconsolable garde frais dans la mémoire, les derniers échanges qu'elle eus avec son tendre époux, vendredi 17 février 2023 au téléphone.

En effet, parvenu à son lieu de service ce vendredi matin, Hoga Mathurin avait été informé par son patron, Ngassam, cadre en service à Ucb Douala, qu'ils vont voyager pour Bana. Un détour à son domicile s'impose. Malheureusement, il ne trouve guere son epouse, sortie pour vaquer à ses occupations. Fort opportunement, il laisse un message à un des enfants de dire à sa maman qu'il voyage. Informée à son retour, dame Hoga appelle son mari pour le sermonner, car il ne lu avait pas fait part d'un éventuel projet de voyage. Hoga Mathurn, rassure son epouse de ce que lui a été mis au courant du vovage a son arrivée au boulot. En effet, sieur Ngassam, devrait se rendre au mariage d'un fils de Sylvestre Ngouchingue, le senateur avec une des petites filles de l'homme d'affaire Gilbert Kadii, de regrettée mémoire. Hoga Mathurin et son patron prennent la route de Bana où étaient programmées les festivités.

Malaise

Sur place à Bana, son patron décide de se rendre chez lui a Bangangté où il dormira. Samedi 18 février 2023, le chauffeur reprend la route de Bangangté pour transporter son patron a Bana où se passe la fête. À une certaine heure de la nuit, sieur Ngassam décide de rentrer chez lui à Bangangté. Le chauffeur Hoga est à son service. Personne ne saura réellement ce qui s'est passé à Bangangté au cours de cette nuit de samedi à dimanche 19 fevrier. Vers 7h, le patron aurait appelé une des sœurs de son chauffeur pour lui annoncer que «son frère a eu un malaise dans la nuit et qu'il se trouve à l'hôpital de district de Bangangté » . De fil en aiguille, Mme Hoga est informée par sa belle sœur Chentji résidant à Ndogbong à Douala. Cette dernière lui communique le numéro de téléphone du boss de son mari. Immédiatement, elle le joint et se présente comme l'épouse de Hoga, Mathurin, son chauffeur.

«Le patron de mon mari m'a dit, Mme Hoga, trois fois, c'est bon. Soyez forte.

Votre époux a eu un malaise. il est tombé sur une des marches de l'escalier, il en est mort»
. Confie -t- elle entre deux sanglots.

Après cet échange, la veuve appelle sa sœur qui vit à Babouantou afin que cette dernière se déplace à Bangangté pour s'enquérir de la situation de son mari. Elle s'exécute. Sur place à l'hôpital de district de Bangangté, aux alentours de 9h, elle est inconsolable. « Elle a trouvé le corps de mon mari dans un bain de sang» . Elle pleure à chaudes larmes. Le personnel médical, notamment des infirmiers, vient vers elle pour savoir de quoi ce spectacle retourre.

C'est alors que ce personnel lui aurait fait savoir que le sieur Hoga Mathurin est arrivé à cet hôpital sans vie, vers 2h du matin. Sur ces entrefaites, le directeur de l'hôpital est mis au parfum. Il explique à la dame que vers 2h, un monsieur est venu avec un autre à l'hôpital. En palpant le pool, il a constaté qu'il était mort. Le directeur de l'hôpital, à la demande de celui qui transportait le corps sans vie de Hoga Mathurin, refuse de le placer à la morgue car n'ayant pas eu la moindre explication sur les circonstances de deces.

Autopsie <\b>

La sœur de Mme Hoga, en dépit des éclairages du directeur, se rend à la morgue où elle trouve l'héritier du père d'Hoga Mathurin, son patron et un agent de la morgue. Les pleurs vont des plus belles. Ils conviennent de faire entrer l'héritier du père du defunt à la morgue.

Une fois sortie, il fait savoir qu'il s'agit bien des restes d'Hoga Mathurin. «Ce qui m'intrigue, c'est que j'ai vu un trou à la côte de Mathurin. En plus, des lésions corporelles, marques des sévisses» lâche cet heritier. Compte rendu est aussitôt fait à la veuve qui demande que l'on ramène la dépouille de son mari à Douala. La dépouille mortuaire est transportée à la morgue de l'hôpital de Nylon pour besoin d'autopsie.

Dr Kom, médecin légiste, est sollicité pour la circonstance. Elle exige une réquisition du procureur de la République devant l'autoriser à pratiquer cette autopsie. Entre temps, une plainte est deposée à la brigade de gendarmerie territoriale de Bassa, lundi 20 février 2023. La veuve, le cadre d'Ucb suspect, sont entendus sur procès verbal. Une descente sur Bangangte a été faite avec les fins limiers de la gendarmerie, le principal suspect et les membres de la famille du défunt. La famille du défunt se bat comme un beau diable à l'effet de réaliser cette autopsie afin d'avoir le cœur net sur le genre de mort. Dans la plainte, il est fait mention de ce que « le directeur de l'hôpital de district de Bangangté a déclaré avoir refusé de réceptionner ce corps et est surpris que ledit corps fait l'objet d'une conservation dans sa morgue» .

Justice

Avant d'aller sous presses, le Grand Reporter de votre journal Le Messager a sollicité d'un employé d'Ucb d'avoir le contact téléphonique du directeur commercial de Ucb pour obtenir un rendez-vous afin d'avoir sa version des faits suite à des accusations à son sujet. Lundi 13 mars vers 19h, sieur Ngassam à qui l'employé Ucb a transmis nos contacts, a joint le Grand Reporter. «Je ne suis pas disponible localement. Je serai de retour dans une dizaine de jours. Alors nous pourrions convenir d'un rendez-vous» .Le Grand Reporter lui explique pourquoi il souhaitait échanger avec lui.

En guise de réponse «je fais confiance à la Justice de mon pays qui a été saisie à la requête de la famille du défunt. Dès lors, il n'est plus question pour moi de me répandre dans la presse au moment où la justice fait son travail. Je suis étonné de ce que la famille du défunt qui a saisi la Justice ait sollicité les médias. La Justice se déploie pour que la vérité autour de cette affaire se manifeste. J'ai la conscience tranquille. A Ucb, c'est la sérénité en attendant les décisions de la Justice» . Déclare-t-il avant de prendre congé du Grand Reporter.

Source: Le Messager n° 8009