Connu pour sa lutte pour les intérêts des populations du Nord Cameroun, le journaliste Gubai Gatama a été interpelé par plusieurs internautes à propos de la délocalisation du match Cameroun-Namibie à Garoua. L'ex membre du comité exécutif de la Fecafoot dans une réponse au politologue David Eboutou s'interroge sur l'intérêt de cette délocalisation pour les populations de sa région d'origine.
« En quoi programmer un match des Lions à Garoua est d’un intérêt crucial pour le Grand-Nord au point que nous descendions dans la rue pour manifester notre joie ou notre soutien ? Vous nous prenez vraiment pour des zozos…
Nous réclamons, en attendant un éventuel retour au pouvoir, que les routes vitales pour notre développement soient construites (Garoua-Ngaoundere, Mora-Kousseri…), que nos enfants aussi soient admis dans des concours et recrutements de la Fonction publique, que nos filles et fils soient aussi nommés comme les vôtres et vous, vous nous parlez d’un match à Garoua…
Là, votre sortie est un manque de respect pour les Nordistes. Vous êtes vraiment persuadé que nous avons la boue à la place du cerveau. Je vais vous dire pourquoi cette affaire ne nous enchante pas plus que ça. Primo: Garoua n’était pas la première option, c’est bien Douala qui avait été choisie. Garoua est donc un choix par défaut, une roue de secours. Pas mal si le match s’y déroule, nous serons toujours nombreux derrière nos Lions mais vous vous trompez lourdement si vous pensez que nous sommes aveugles devant ce qui se joue.
Secundo : si vous aimiez tant que ça le Grand-Nord, à la mort du Patriarche Issa Hayatou, la Fecafoot aurait pu demander à l’Etat la délocalisation de la rencontre Cameroun-Namibie à Garoua, pour que les Lions indomptables et les Namibiens rendent sur le terrain, dans sa ville, un dernier hommage à celui qui a révolutionné le football africain. Eh bien, votre inélégance traduit le mépris que vous avez pour le Grand-Nord comme vous aviez programmé des matchs d’interpoules le jour de l’enterrement de Issa Hayatou à Garoua. Quel mépris !
Depuis, nous n’avons rien dit. Mais gardez-vous de juger ce silence comme de la faiblesse ou de l’idiotie. Nous ne sommes ni aveugles ni sourds. »