Plus de six mois après le début de ses travaux, la Commission Mémoire chargée d'examiner le rôle de la France dans la répression des mouvements indépendantistes et de l'opposition au Cameroun s'est réunie à Yaoundé. Cette commission a été mise en place suite à une initiative conjointe des présidents Emmanuel Macron et Paul Biya et vise à reconstituer une période trouble de l'histoire camerounaise, largement méconnue, annonce Rfi.
L'équipe, dirigée par Karine Ramondy, a entrepris un voyage de recherche et d'échanges dans plusieurs régions du Cameroun depuis son installation en mars 2023. L'une de leurs étapes importantes a été Dschang, une ville de l'ouest du pays. Cette région a été le théâtre de répressions violentes contre les nationalistes camerounais. C'est à Bafoussam, dans cette région, qu'Ernest Ouandié, l'un des dirigeants de l'Union des Populations du Cameroun (UPC), a été exécuté en 1971.
De retour à Yaoundé, l'équipe a poursuivi ses échanges à l'université de Yaoundé 1. Les membres de la commission cherchent à comprendre les perspectives et les points de vue des étudiants et chercheurs camerounais sur cette période complexe de l'histoire du Cameroun.
La Commission Mémoire prévoit également de se rendre dans d'autres régions, notamment dans le centre, le pays Bassa, la Sanaga-Maritime et Douala, où les populations ont souffert des actions de l'armée française pendant la période précoloniale, ainsi que des abus du régime camerounais après l'indépendance.
Le rapport final de la Commission Mémoire est attendu pour décembre 2024, et Karine Ramondy s'engage à respecter cette échéance. Rfi continuera à suivre de près les travaux de la commission.