C'est le fruit du travail réalisé par l'honorable
Jean Jacques Zam dont la dédicace a été faite le 05 octobre dernier à Ebolowa, en présence du gouverneur de la région du Sud, les responsables judiciaires de la Cour d'appel et des praticiens du droit.
C'est sans doute à la lumière de la maxime « nul n'est censé ignorer la Loi » que le Code pénal et le Code de procédure pénale ont eté traduits en langue Bulu.
Question de rapprocher davantage les populations en zones rurales à la maitrise des textes de Loi. Plus on le répète, plus le vécu quotidien dans les villes et campagnes le démontre à suffire. Conscient que l'ignorance de la loi caractérise l'essentiel de nos citoyens et que les pratiques quotidiennes nous exposent à l'action répressive de la justice, l'auteur de cette traduction estime qu'il faut le faire sortir du cercle restreint des élèves et dirigeants. Pour le député Jean Jacques Zam, « en traduisant ces lois en langue locale, cela donne la chance d'intérioriser les règles qui nous permettent de vivre dans la paix et l'harmonie dans nos sociétés » .
Ainsi, plusieurs spécialistes de la langue Bulu y ont été associés, plusieurs années de travail et une importante débauche d'énergie et des ressources. Pour l'auteur, c'est une contribution à l'éveil en chacun des citoyens des droits, des devoirs découlant de notre appartenance citoyenne.
Socialiser les rapports entre les individus en effet, tout citoyen devra s'approprier la règle du droit pour préserver ses intérêts, sécuriser l'intérêt général et se prémunir de la rigueur de la loi. De l'enquête du jugement en passant par l'information judiciaire, les étapes d'un procès doivent être connues et maîtrisées. Une telle évolution selon l'autre de la traduction en Bulu contribuerait à la promotion des droits de l'homme et des libertés. C'est donc la plus-value susceptible de renforcer l'état de droit et d'améliorer la perception du pouvoir judiciaire par les justiciables. Pour Marc Atangana, procureur général auprès de la Cour d'appel du Sud, « l'auteur n'a apporté aucune modification sur les différents codes qui ont été promulgués par le président de la république. Son travail a consisté en la traduction en langue Bulu des dispositions légales et ce travail est resté fidèle à toutes les dispositions d'origine » .
Information et sensibilisation
C'est désormais un outil de travail sur le plan linguistique et culturel face à l'érosion actuelle des langues locales par les langues officielles même dans les familles. Les populations locales et les autorités coutumières ont désormais un instrument de travail pour la gestion des conflits fonciers, de successions en tenant ces codes dans les mains. Pour l'auteur du Code pénal en Bulu, le travail atteindra son objectif d'information et de sensibilisation dans un contexte social marqué par le recul de nos langues traditionnelles menacées par les langues officielles. Une œuvre en direction de l'éducation nationale, des congrégations religieuses qui autrefois assuraient cet enseignement des langues locales.
Pour Félix Nguelé Nguelé, gouverneur de la région du Sud qui a assisté à cette dédicace, « la traduction de ces ouvrages se place comme supports de la vulgarisation du droit. Il apporte une grande contribution à l'éveil, à la consolidation de la citoyenneté. A la place du droit positif aujourd'hui, nos sociétés vivaient sur les interdits sociaux et ceux-ci ont permis de maintenir nos sociétés dans la paix et l'harmonie » . Les prix n'ont pas tenu compte de la qualité du travail couchée sur ces ouvrages. Il a rendu accessible ces ouvrages à tous et on peut les trouver dans les points de vente indiqués. L'auteur considère que c'est un travail scientifique donc ouvert aux discussions pour une meilleure évolution.