Cameroun : bataille pour la succession d’ Adolphe Moudiki à la SNH

Il prend les rênes de la Régie des Chemins de Fer du Cameroun avant de rebondir en 1988,

Sat, 17 Jun 2023 Source: La Voix des Décideurs

Né en 1938 à Yaoundé, Adolphe Moudiki a toujours été l’homme de confiance de Paul Biya. Moudiki entretient une relation amicale très solide avec l’Homme du 06 novembre 1982. Leur amitié a pris corps au Lycée Leclerc de Yaoundé où ils ont étudié.

Dans le plus vieux lycée de la capitale, Adolphe Moudiki décroche le baccalauréat en 1959 avant d’intégrer l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), d’où il sort sous la robe de magistrat. En 1975, le Sawa devient Procureur Général au Ministère de la Justice.

Après sa formation à Bordeaux en France, Adolphe Moudiki rejoint la Primature où Paul Biya a posé ses valises. Promu d’abord Conseiller Technique et ensuite Secrétaire Général au Premier Ministère, il se retrouve finalement dans le lot des plus proches collaborateurs. En 1982, après l’accession de Biya à la magistrature suprême, Moudiki s’installe au Palais d’Etoudi dans la tunique de Conseiller Technique.

Plus tard, il prend les rênes de la Régie des Chemins de Fer du Cameroun avant de rebondir en 1988, comme Directeur du Cabinet Civil. En 1999, Adolphe Moudiki prend la tête du Ministère de la Justice. Il y règne durant 5 ans.

Discret, peu expansif et apte à garder les secrets, Moudiki hérite des rênes de la SNH en 1993 à la suite du décès du Directeur Général Jean Assoumou Mve.

Mais depuis une dizaine d’années, il est en retrait, agressé par l’âge (85 ans le 10 décembre prochain) et déchiré par les soucis de santé. Pour certains, ce retrait est la résultante des scandales à répétition portés sur la place publique. Des scandales qui ternissent l’image de la Société Nationale des Hydrocarbures.

LA SUCCESSION OUVERTE

« Avec la SNH, Moudiki a versé plus de 5 000 milliards de francs CFA à l’Etat en un peu plus de dix ans ». « L’important, ce sont les fonds spéciaux, dans lesquels la Présidence puise abondamment pour financer le Bataillon d’Intervention Rapide [BIR, forces spéciales sous l’autorité du Secrétariat Général de la Présidence], voire des voyages privés du chef de l’Etat », a rapporté Jeune Afrique.

Aujourd’hui à la SNH, la grande équation consiste à trouver un profil collant à celui de Moudiki. Le Président Biya est la recherche d’un homme à même de jouer le jeu de celui qu’on appelle affectueusement, la tête pensante de la SNH. En fonction de leurs trajectoires et positions, trois profils se dégagent.

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JEAN PERRIAL NYODOG, LE MANAGER CHARISMATIQUE

Des trois hommes dont les noms reviennent sans cesse, celui de Jean Perrial Nyodog arrive en pole position. Charismatique, l’ex-Directeur Général de Tradex, est pétri d’une lourde expérience acquise dans le secteur du pétrole. Président du Conseil d’Administration de Gulfin S.A depuis 2021, il peut compter sur le soutien d’un ancien PCA de la SNH.

OSWALD BABOKE, L’HOMME DE MAIN

Autre potentiel successeur, c’est le Directeur Adjoint du Cabinet Civil, Oswald Baboke. Homme de main de la Première Dame, il a fait l’essentiel de son parcours au Palais de l’Unité, et peut compter sur son soutien.

SIMON PALEY, L’INTREPIDE

Un autre nom qui circule dans les salons feutrés, c’est celui de Simon Paley, l’actuel Directeur Général de Tradex. Il connaît la SNH comme sa poche où il a siégé au Conseil d’Administration, et occupé les fonctions de Directeur Commercial.

A côté de ces prétendants sérieux à la succession d’Adolphe Moudiki, il y a le très intrépide et influent Directeur des Affaires Juridiques de la SNH. L’épouse de l’actuel Administrateur Directeur Général, qui a grandi et gravi les échelons dans les cercles du pouvoir.

La fille d’Emile Engamba, très proche ami de Paul Biya, est originaire de Zoum par Sangmélima. Ses origines et sa proximité avec Chantal Biya constituent des atouts, qu’il va falloir prendre au sérieux lors des jeux de succession à la tête de la SNH.

Source: La Voix des Décideurs