Les Camerounais ont été surpris d'apprendre le 27 avril 2022 que le traditionnel défilé du premier mai n'aura pas lieu au Cameroun. Le ministre du travail et de la sécurité sociale Grégoire Owona, justifie cette décision par la pandémie du Covid-19.
« Au regard du contexte sanitaire et après concertation avec les organisations syndicales, des travailleurs et les groupements professionnels des employeurs, face à la complexité du protocole sanitaire et l’exigence de discipline, il a été arrêté que la grande marche des travailleurs le 1er mai ne pourra pas avoir lieu », justifie le ministre du Travail et de la Sécurité sociale dans un communiqué. Il invite par ailleurs les travailleurs à profiter de la journée du 1er mai pour organiser des activités de sensibilisation et d'échanges autour du thème choisi pour cette année.
Dans l'opinion nationale, les arguments du ministre Gregoire Owona peinent à convaincre. Selon le directeur de publication du journal Kalara, le gouvernement veut éviter que cet évènement soit transformé en une émeute par les enseignants camerounais actuellement en colère.
'' Le 1er mai arrive après la grève des enseignants. Je crois que le ministre du travail a peur que ce défilé du 1er mai se transforme en revendications des travailleurs sur la place publique », a déclaré Christophe BOBIOKONO sur ABK Radio.
L’annulation du défilé du 1er mai surprend car le gouvernement autorise pour le 20 mai prochain, des défilés militaires et civils. Seuls les banquets ont été interdits par Paul Biya.
Les enseignants camerounais ont timidement repris la grève dans les établissements scolaires du pays après quatre mois de cessation de travail. Lassée par l’attitude des enseignants qui campent sur leurs positions, la ministre des enseignements envisage des méthodes fortes. Des sanctions seraient déjà en préparation contre certains enseignants grévistes. L’universitaire Fridolin Nke a d’ailleurs invité la ministre à revoir rapidement sa copie et à opter pour le dialogue plutôt que la répression.