Cameroun : ce que cachent les derniers réajustements au sein de l’armée

A la faveur d’un important décret signé le 14 juillet 2022, le président de la République, chef suprême des armées, a procédé à la nomination de hauts responsables à la tête de certaines unités stratégiques du ministère de la défense.

LE TEXTE DU chef de l’Etat concerne d’une part les services directement rattachés au chef d’état major des armées, le général René Claude Meka, notamment pour ce qui est des écoles et centres d’instruction interarmées ; et les commandements territoriaux d’autre part. Puis, enfin dans la gendarmerie nationale aussi. Ainsi, pour ce qui est des commandements territoriaux de la gendarmerie nationale, les généraux Elias Toungue et Ekongwesse Divine Nnoko sont respectivement les commandants de la 1ère et de la 2ème région de gendarmerie.

Quant à la 5e Région, son nouveau commandant est le général

Housseini Djibo. Au sein des régions militaires interarmées, c’est également un autre mouvement des plus stratégiques qui est observé. Il concerne les zones en guerre du pays. Face aux remous de plus en plus observés au sein des hommes de rangs déployés dans les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ; laquelle insécurité a fini par atteindre la région de l’Ouest-Cameroun à travers des raids de plus en plus fréquents, le garant des institutions républicaines a cru bon de devoir mettre à la tête de la cinquième région militaire interarmées, un homme de terrain pétri d’expériences et qui aura fait ses preuves dans la force mixte multinationale : le général de brigade

Bouba Dobekreo. Cet ancien coordonnateur général du Bataillon d’intervention rapide (Bir), et diplômé de l’Ecole militaire interarmées (Emia) de Yaoundé, va ainsi se mesurer à la guérilla des groupes séparatistes de l’Etat fantôme d’ambazonie à qui, les éléments du Bir justement font subir d’énormes pertes en ce moment. Par ailleurs, pour remplacer ce fin tacticien au sein de la force mixte multinationale en charge de la lutte contre la secte islamiste Boko haram, le choix du chef supérieur des armées est allé à l’endroit de l’ancien commandant de l’école internationale de guerre de Yaoundé : le colonel Pierre Loti Tioka promu au poste de commandant du secteur n°1 de la force mixte multinationale de la commission du bassin du Lac Tchad. C’est lui qui devra parachever le travail de fourmi entamé depuis 2015 par son prédécesseur au sein de la 4e Région militaire interarmées. Le décret du président de la République nommant ainsi à ces postes stratégiques au sein du

ministère de la Défense, arrive ainsi au lendemain de mouvement similaire de large envergure survenu fin mars 2022 et qui redéployait déjà de nombreux responsables tant au sein de l’administration centrale que

dans les commandements territoriaux.