• Les journalistes camerounais vivent mal
• 4 quatre médias battent le record des mauvais traitements de journalistes
• Ils totalisent 100 mois de salaires impayés
Ils portent la voix des sans voix, ils sont dans tous les combats pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs au Cameroun. Et pourtant ils vivent un enfer qui ne dit pas son nom. Eux, ce sont les journalistes camerounais. L’entrée en grève des journalistes du quotidien Mutations a permis de lever le voile sur les conditions inhumaines dans lesquelles travaillent une bonne partie des journalistes camerounais.
Nkwebo Denis, le président du syndicat national des journalistes du Cameroun peint un tableau plus qu’inquiétant. Les employés des journaux Mutations, Le Jour, Le Messager et La Nouvelle Expression cumulent plus de 4 ans d’arriérés de salaire.
« Mutations, Le Jour, Le Messager et La Nouvelle Expression totalisent plus de 100 mois de salaires impayées. On comprend donc toute la furie des Unes », déplore le syndicaliste sur Twitter.
Sur les réseaux sociaux, les internautes sont choqués par les traitements que les patrons d’entreprises de presse réservent à leurs collaborateurs. Certains comparent ces patrons de Paul Biya.
« C'est ça la bonne gouvernance. Les patrons de ces médias sont des grands amis de Paul Biya. C'est pour le démontrer qu'ils font pire que lui. Finalement au Cameroun visiblement, l'esclavagisme et le journalisme côte à côte et imperturbables font leur marche blanche ».
L’enfer à Mutations
Le Quotidien Mutations est absent des kiosques ce 18 octobre 2021. Plusieurs lecteurs, abonnés des plateformes digitales ( Facebook, Twitter...) du journal n'ont pas perçu la première de couverture de l'édition du journal qui devrait être imprimée ce jour. Il en est de même pour les téléspectateurs de certaines chaînes de télévision qui ont un rendez-vous quotidien avec la revue de la presse.
Pour comprendre les raisons de cette absence inhabituelle sur tous les supports de communication, l'on s'est rapproché de certains Reporters de l'organe de presse qui, sous couvert de l'anonymat, ont fait des révélations troublantes. " Le journal n'a pas été imprimé parce que le personnel a observé un mouvement de grève fondé sur certaines réclamations. Depuis le début de l'année, nous n'avons qu'obtenu trois mois de salaire. Parfois le salaire mensuel est payé en trois tranches sur plusieurs mois". Ces journalistes poursuivent,’’pour la rentrée scolaire, l'on nous a donné 1/3 de salaire après avoir perçu la dernière tranche du deuxième mois en juin. C'est de l'esclavage. Trop c’est trop. Au même moment, l'on sait que le DP a un nouveau nom de baptême : Monsieur 01 million car il vend systématiquement les grandes unes à un million FCFA. C'est connu dans la presse".
Le DP est aussi réputé faire des coups bas à ces chefs de rubrique sur certains de leurs avantages. D'ailleurs, il cumule le poste de Directeur de Publication et celui rédacteur en chef. Rien ne peut lui échapper dans le contenu du journal. Cet excès de pouvoir a provoqué plusieurs démissions depuis le début de l'année au rang celle de Madame Moussang, autrefois son bras armé pour combattre Priscille Moadougou aujourd'hui à Cameroon Tribune.
Pour éviter toute contestation, il a dû faire un réaménagement en déchargeant certaines têtes fortes des rubriques majeures du journal. Il préfère des jeunes sans grande expérience qui lui sont fidèles et veulent encore se faire un nom.