Cameroun : comment Benjamin Zebaze a révolutionné la presse

Challenge Hebdo Challenge Hebdo de Benjamin Zebaze est entré de façon fracassante dans le paysage

Mon, 6 May 2024 Source: www.camerounweb.com

Dans son livre, « J'aime l'odeur de l'encre sur le Papier au petit matin », le journaliste camerounais Haman Mana raconte les débuts de la presse privée au Cameroun. Benjamin Zebaze et son canard Challenge Hebdo ont élevé le niveau de qualité selon le confrère.

“ Nous sommes en 1990, et le climat à l’université s’agite. Les «parlementaires» tiennent le crachoir toute la journée sur le campus et en général, tout commence devant… le vendeur de journaux qui a étalé au sol les titres ayant paru.

Challenge Hebdo de Benjamin Zebaze est entré de façon fracassante dans le paysage médiatique et est remarquable par ses couleurs orange et noir, puis sa titraille qui mêle gouaille et sens de la formule, qui déjà, critique ouvertement les faits et

gestes du régime en place.

La presse, telle qu’elle est en cette année, comme l’énonce Maurice Kamto, alors jeune professeur à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun au cours d’une conférence

à l’Amphi 700 de l’Université de Yaoundé, est soit une «presse de soutien non critique» comme Cameroon-Tribune, soit de «soutien critique», comme Le Messager.

Le journal qui, clairement en ces années, s’affiche en premier comme journal

d’opposition, c’est Challenge Hebdo.

Autre nuance importante: avant l’arrivée du journal de Benjamin Zebaze, la presse privée était, en dehors du Messager, essentiellement fait par ses lecteurs, intellectuels d’un certain niveau, constituée de titres assez mal tenus, sur le plan de la qualité éditoriale.

Challenge Hebdo entre sur le marché avec de la qualité aussi bien dans

les textes que la mise en page. Et il affiche clairement son soutien à une opposition qui n’est pas encore légale. Le discours «politiquement correct», c’était d’affirmer que le président de la République est bien, mais «son entourage» mauvais… [...]

Je dirai que la liberté de parole retrouvée en ces années-là ne s’exprime pas dans Cameroon-Tribune. C’est dans les nouveaux titres qu’elle est visible et sensible. Challenge Hebdo fait des pics de 80.000 exemplaires, Le Messager fait 125.000 au premier anniversaire de la mort de Ahmadou Ahidjo….”

Source: www.camerounweb.com