Dans des kiosques ou à travers leurs smartphones, les paris sportifs ont la cote les jeunes de tous âges accordent de plus en plus d’intérêt aux paris sportifs. Si pour certains, cette activité n’est qu’un passe-temps, pour d’autres, elle constitue leur gagne-pain.
Depuis quelques années, l’engouement autour des paris sportifs a considérablement augmenté au Cameroun. La pratique des jeux d’argent a été légalisée en 1992, mais un faible contrôle de ce secteur a contribué à la prolifération des kiosques de paris sportifs dans les centres urbains. Dans les grands carrefours et dans les rues des grandes villes, on ne compte plus le nombre de kiosques de paris sportifs. Les salles de pari sont parfaitement équipées, elles sont dotées de téléviseurs et de groupes électrogènes pour éviter d’être à cours de courant électrique.
Au quartier Nkoldongo, au lieudit Carrefour IPTEC, dans la ville de Yaoundé,Thierry est le propriétaire d’un kiosque de pari sportif. Cela fait plusieurs années qu’il est dans cette activité et voit tous les jours des jeunes perdre et gagner de l’argent. « Ce sont plus les hommes qui parient, en majorité les jeunes », confie le jeune homme. Assis devant le kiosque, Joël, chercheur d’emploi de 23 ans consulte la liste des matchs du jour avant de se lancer. Il a commencé les paris quand il était au lycée, et depuis, il n’a jamais arrêté. « J’ai commencé à parier afin d’avoir un peu d’argent de poche pour sortir avec mes amis. Plus les années passaient, plus je prenais goût. Aujourd’hui, je continue vu que je n’ai rien de mieux à faire », déclare Joël.
Une étude menée au Cameroun a démontré que les amateurs de paris sportifs ont entre 15 et 45 ans. Pour certains, cette activité est un moyen de se faire de l’argent facile. « Tu paries par exemple 90 FCFA pour gagner peut-être 4 000 FCFA, ça dépend de la cote de l’équipe sur la quelle tu parie. Je pense que c’est mieux que rien », déclare Yves, un étudiant.
Selon les amateurs de paris sportifs, pour gagner, il faut de la chance et de la patience. Mais surtout, il faut avoir une certaine connaissance du sport dans lequel on veut parier, ainsi que des performances des différentes équipes selon la compétition. « On ne gagne pas tous les jours mais, ce n’est pas une raison pour abandonner. Tu peux perdre plusieurs fois mais, quand tu gagnes, c’est une grosse somme. Il faut juste savoir prendre des risques », explique Reyane E. un commerçant.
Pour certains, parier est une passion et plus encore un gagne-pain. Ils se donnent sérieusement à cette activité dans le but de se faire de l’argent. Cédric N. est un chercheur d’emploi, pour lui, les paris sont une roue de secours. « Ce n’est pas que je compte sur l’argent des paris pour vivre, mais cet argent m’a déjà permis de résoudre plusieurs problèmes. Je suis même entré dans une cotisation de 5000 FCFA par semaine que je paye grâce à l’argent des paris sportifs », confie Cédric N. Avec l’essor des nouvelles technologies, les paris sportifs en ligne sont de plus en plus vulgarisés. Il suffit pour les utilisateurs de smartphones de télécharger les applications de pari sportif et de créer un compte.
La mouvance autour de ces jeux de hasard prend considérablement de l’ampleur et peut, selon les experts, provoquer des troubles psychologiques tels que l’addiction. Selon le psychologue, Joël DJATCHE MIAFO « il y a un circuit de récompense qui est déclenché au niveau du cerveau. Ce qui fait qu’on est toujours amené, on sera amené à reproduire ce comportement parce que tant que ce circuit ne voudra pas faire sa boucle, le cerveau n’aura pas sa dose, il va en redemander »