Cameroun : contre la grève des enseignant, le gouvernement propose une formule

La rentrée scolaire est mouvementée au Cameroun

Fri, 29 Sep 2023 Source: Mutations

Cette conférence qui interviendra après celle convoquée par ministre du Travail et de la Sécurité sociale est décisive pour la reprise effective des cours.

La grève en cours dans les établissements scolaires publics du secondaire menée par les adeptes du Mouvement On a trop supporté (Ots), On a trop attendu (Ota) et le Syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique (Seca) préoccupe visiblement le gouvernement.

Après des intimidations des grévistes sur le terrain, le gouvernement s’est résolu à organiser une communication gouvernementale, l’objectif étant sans doute de faire le point des résolutions des problèmes posés par les seigneurs de la craie. Sont conviés à cette communication qui aura pour cadre l’auditorium du ministère de la Communication, le ministre de la Communication, Réné Emmanuel Sadi, le ministre d’Etat ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, celui de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Le, la ministre des Enseignements secondaires, Nalova Lyonga, et le ministre de l’Education de base, Laurent Serge Etoundi Ngoa.

Une communication gouvernementale qui sera la 2e du genre sur le même sujet, la première ayant eu lieu en mars 2022. Au cours de celle-ci, le ministre de la Communication annonçait des hautes instructions du président de la République en vue de résoudre les revendications des enseignants. Par ailleurs, la communication gouvernementale annoncée pour 16h interviendra juste après une réunion convoquée à 15h par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona. En effet, après la concertation convoquée lundi dernier et fortement boudée par les syndicalistes, Grégoire Owona a à nouveau appelé les syndicalistes pour un dialogue , afin de trouver des pistes de sortie de la crise qui paralyse les enseignements. Dette Seulement, ces différentes rencontres sont annoncées au moment où les enseignants disent ne plus être ouverts à toute forme de concertations. Pour ces derniers, il est question que le gouvernement respecte les instructions données en mars dernier par le président de la République pour résoudre les problèmes posés par les enseignants.

« L'ensemble des membres du Syndicat national des enseignants du secondaire (Synesec) ont confiance aux institutions de notre pays et sont convaincus qu'il n'est pas besoin des réunions supplémentaires pour résoudre les problèmes posés, et qu'une volonté gouvernementale sérieuse suffira à appliquer les hautes instructions du chef de l'État de mars 2022. Au regard de ces raisons, le Ben Synesec pense que le gouvernement peut résoudre certains volets des revendications actuelles, lesquelles ne nécessitent pas des réunions supplémentaires pour montrer sa bonne foi », écrivait le Ben Synesec au sortir d’une réunion le 19 septembre dernier.

Rappelons qu’à ce jour, les syndicalistes qui annoncent leur entrée en grève le 5 octobre prochain si aucune action n’est menée par le gouvernement, attendent que la dette due par l'Etat aux enseignants soit payée à bref délai, une dette qui, pour le gouvernement était de 140,5 milliards Fcfa à la fin du mois de mai 2023 et 180 milliards Fcfa selon le mouvement Ots.

A côté de cette dette due aux enseignants, les seigneurs de la craie exigent du gouvernement la signature du statut particulier des enseignants ; que des gages d'une véritable automatisation des actes de carrière des enseignants soient donnés, notamment la suppression des commissions préalables aux reclassements et changements de grade ; que le délai de trois mois pour l'immatriculation des enseignants, sur lequel le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative s'était engagé soit respecté ; que des allocations budgétaires conséquentes soient dégagées pour le paiement mensuel des effets financiers des actes signés afin de sortir du cercle vicieux de l'accumulation des arriérés ; que la date de la tenue du Forum national de l'éducation soit fixée et annoncée.

Source: Mutations