A l’appel cette fois de l’Intersyndicale de l’Education, cette semaine sera secouée par une grève supplémentaire des enseignants.
Boudés par les Ots de faire le jeu du gouvernement, les syndicats membres de l’Intersyndicale de l’Education sont visiblement déçus. Evaluant à leur tour les réponses gouvernementales à la crise de confiance, ils concluent qu’il n’y a « aucune solution viable attendue ». En conséquence, ils sont passés de la menace à l’acte. Suite au préavis de grève, qui donnait jusqu’au 4 octobre au gouvernement pour débloquer la situation, l’Intersyndicale de l’Education a décidé, le 4 octobre dernier, de lancer un mot d’ordre original, à compter de ce matin.
« A compter du lundi 9 octobre et jusqu’au vendredi 13 octobre compris, un premier arrêt total d’activités pédagogiques comme d’encadrement ». Ils ordonnent que « pendant tous les jours de grève totale, les enseignants de la Maternelle, du Primaire, du Secondaire et tous les autres personnels éducatifs, sont appelés à rester chez eux. Par conséquent, les parents sont invités à garder leurs enfants à la maison durant cette période ». Ils appellent les enseignants à rester attentifs aux communications qui seront faites au sujet des négociations éventuelles avec les pouvoirs publics.
Négociations sans issues
Dans leur message à l’occasion de la Journée mondiale de l’enseignant, ces syndicats après avoir recensé et rappelé les griefs, insistaient sur deux fondamentaux : le paiement sans délai de la dette due aux enseignants ; la fixation et l’annonce de la date du Forum national de l’Education.
Ils expliquaient avoir décliné une invitation des Services du Premier ministre le 20 septembre 2023 et celle du ministre du Travail le 25 du même mois pour le même motif, c’est-àdire le non-respect des prérequis fixés. Par la suite, ils ont assoupli leur position et ont discuté avec le gouvernement le 29 septembre et le 2 octobre 2023. Actuellement, ils déplorent le manque de pragmatisme de leur interlocuteur, en tirant les analyses de la conférence de presse conjointe du 28 septembre, qui a regroupé sept ministres. « En effet, les réponses des cinq ministres directement liés à la recherche des solutions à la crise ne sont pas de nature à apaiser la colère des grévistes ni de ceux qui se préparent à entrer en grève. En tirant prétexte de la conjoncture économique internationale, les ministres sont campés sur leur position confortable et n’expriment pas la moindre inquiétude pour la situation qui ne cesse de se détériorer sur le terrain.
Les propositions qu’ils consentent à mettre sur la table mettent encore à rude épreuve la patience des enseignants d’autant qu’ils ne sont même pas prêts à céder sur les préalables que sont le raccourcissement de l’échéancier du Minfi ou la fixation et l’annonce de la date de tenue du Forum national de l’Education ». Toutes choses qui ont suscité une ferme désapprobation des bases syndicales, au point où disent-ils, ils ont perdu les moyens de modifier le calendrier fixé par le préavis de l’intersyndicale du 18 septembre 2023.
L’on sera particulièrement attentif au biais idéologique qui s’est créé entre ces syndicats et le mouvement Ots, dont des membres sont traqués ces derniers jours dans certains coins de la République. Le dernier dit « soyez présents sans enseigner », l’autre groupe dit plutôt « restez chez vous ». En somme, une opération « campus mort » contre « craie morte ». Un « brouillage » selon des analystes, qui trouvent que les syndicats devaient suivre le modèle Ots.