Cameroun: des jeunes prennent les armes contre le trafic de drogue

Une initiative citoyenne controversée a vu le jour cette semaine à Makéa, un quartier réputé pour son trafic de stupéfiants. Face à la recrudescence de la délinquance et à des décès tragiques récents, un groupe de jeunes, avec le soutien du chef de quartier, a lancé une opération anti-drogue musclée.

Armés de machettes et de gourdins, ces jeunes sillonnent les rues de Makéa à la recherche de consommateurs et de vendeurs de substances illicites. Leur méthode : traquer et poursuivre les "hors la loi" surpris en flagrant délit, semant la panique parmi les trafiquants présumés.

Cette action, bien qu'approuvée par certains résidents excédés par l'insécurité grandissante, soulève de nombreuses questions. Des riverains s'interrogent sur la légalité, l'efficacité et la pérennité d'une telle initiative. Le risque d'escalade de la violence et de dérapages est également pointé du doigt par des observateurs.

L'implication du chef de quartier dans cette opération ajoute une dimension complexe à la situation, soulevant des interrogations sur le rôle des autorités traditionnelles dans le maintien de l'ordre et leur relation avec les forces de l'ordre officielles.

Si l'intention de ces jeunes de lutter contre le fléau de la drogue est louable, leur approche soulève des préoccupations en matière de droits humains et de respect de la procédure légale. Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontées les communautés en matière de sécurité et la frustration face à ce qui est perçu comme une inefficacité des autorités.

Les autorités locales n'ont pas encore réagi officiellement à cette initiative citoyenne. Cependant, cette situation pourrait inciter à une réflexion plus large sur les stratégies de lutte contre la criminalité et la nécessité d'une collaboration plus étroite entre la population et les forces de l'ordre.

Alors que l'opération se poursuit, de nombreux observateurs appellent à une approche plus équilibrée, combinant prévention, répression légale et réinsertion, pour s'attaquer aux racines du problème de la drogue à Makéa.