Cameroun : des pratiques occultes dans les palais présidentiels d’Etoudi révélées, toujours d’actualité

Etoudi Image illustrative

Sat, 4 May 2024 Source: www.camerounweb.com

En 2012, le magazine Jeune Afrique a publié un article évoquant les pratiques occultes dans les palais présidentiels africains, avec un focus sur le Cameroun. L'article, intitulé "Cameroun : 'Infection' au fond du couloir", révélait l'existence de rituels et de croyances liées à la sorcellerie au sein des administrations et des entreprises camerounaises, ainsi qu'au palais présidentiel d'Etoudi.

Dans cet article, Jeune Afrique rapportait des témoignages de personnes ayant vécu des situations étranges lors de passations de pouvoir ou de prises de fonction. Par exemple, un gros chat blanc était tombé du onzième étage d'un bâtiment sans une égratignure, ce qui était considéré comme une démonstration de force du prédécesseur. De même, certains responsables exigeaient de changer entièrement le mobilier de leur bureau lors de leur prise de fonction, de peur d'être victimes de sorcellerie.

Ces pratiques occultes ne se limitaient pas aux entreprises et administrations. Selon un habitué des lieux cité par Jeune Afrique, elles avaient également cours au palais d'Etoudi, notamment lors de la passation de pouvoirs entre les présidents Ahidjo et Biya.

François Bingono Bingono, anthropologue et "crypto-communicologue", expliquait dans l'article de Jeune Afrique que la sorcellerie s'était démocratisée au Cameroun. Les personnes appelées à de nouvelles fonctions se sentaient obligées de prendre des précautions pour se protéger des éventuelles "infections" par l'evu, le terme désignant la sorcellerie en langue bétie.

L'anthropologue ajoutait que les Africains, initialement attirés par les confréries, les loges maçonniques et les cercles exotériques fréquentés par les Occidentaux, étaient finalement revenus aux fondamentaux de leur culture pour leur quête de spiritualité.

Cet article de Jeune Afrique mettait ainsi en lumière l'importance des croyances et des pratiques occultes dans la vie politique et professionnelle camerounaise, et leur influence sur les rapports de force et les jeux de pouvoir.

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