Nafissa T., jeune femme de 28 ans, doit avoir battu le record de non-consommation du mariage. En effet, ça fait cinq ans qu’elle attend toujours son mari, après la célébration du mariage religieux. C’était évidemment en l’absence du conjoint qui s’était fait représenter, pour la circonstance, par son frère cadet et son père. Installé en Europe, le mari promettait alors de venir au pays un mois plus tard. Depuis lors, seuls les appels vidéos via les réseaux sociaux, constituent de lot de consolation pour la jeune dame.
C’est l’histoire d’une idylle demeurée virtuelle, malgré l’épisode du mariage. Nafissa T. connaît son « homme » via Facebook. Au bout de quelques semaines d’échanges, naître un sentiment et l’idée d’une union. Le futur époux, âgé de 35 ans, arrivé en France grâce à une « aventure », était en situation irrégulière. Mais, à en croire la jeune femme, il avait manifesté un désir ardent de se responsabiliser.
Cela se traduisait par le mariage, et elle n’y a pas trouvé d’inconvénients. Sur proposition du gars, Nafissa T. entre en contact avec sa future belle-famille. Son futur beau-père engage les démarches. Au bout de trois semaines, une date est arrêtée pour la dot ou le mariage religieux. Les deux familles se sont alors retrouvées, en présence d’un imam, pour « attacher » le mariage. La mariée, comme le veut la tradition dans le Noun, avait reçu quelques pagnes, deux paires de chaussures, deux sacs à main, des sous une brousse de toilette, et des produits de…make-up.
Depuis la célébration du mariage, Nafissa T., qui vit dans sa belle-famille, n’a eu de contact avec son mari que de manière virtuelle. Malgré ses plaintes, nombreuses et violentes, ce qui se comprend, ça fait cinq ans que ça dure. La jeune dame dit encore supporter « par amour ». Surtout que la raison avancée par son époux, c’est qu’il sera bientôt en possession de ses papiers. Et donc, pourra aisément faire le déplacement du Cameroun.