L’auteur du livre « Le hamburger c’est quoi ? et cadre de l’Union des populations du Cameroun (Upc) présente les raisons de son récent séjour dans la ville de Bafoussam dans la région de l’Ouest. Qu’est-ce qui justifie votre récent séjour à Bafoussam dans la région de l’Ouest ?
Je suis venu à Bafoussam pour une activité littéraire. Mais comme Mongo Beti ne pouvait pas se départir de l’Upc dans sa littérature, j’ai passé un bon moment avec mes camarades à la permanence de l’Upc à Bafoussam. Comme vous pouvez le constater, dans une activité littéraire, les néocolonialistes lisaient derrière une activité upciste. Je suis venu dédicacer un livre. Ce livre est supra-partisan. Mais j’assume mon « upcisme ». C’est un upciste qui a des droits éclairés. C’est déjà depuis la première heure. Le premier message est que l’Upc devrait avoir son candidat. C’est personnel. Elle a d’ailleurs créé un laboratoire. Ce laboratoire a déjà fait une première présélection. Elle est en train d’écouter tous les présélectionnés. Elle scrute également leurs comportements. Il y a désormais une liste. Nous devrons pouvoir présenter notre candidat. Ceux qui sont raisonnables dans le parti au pouvoir seront honorés en cas de victoire parce qu’ils ont battu y compris l’Upc.
En cas de défaite, ils diront plutôt que l’Upc les a battus. Et c’est plutôt normal. C’est qu’à même le parti fondateur du pays qui a fini par me battre. Et c’est ainsi qu’ils vont considérer tous ceux qui claironnent comme des aveugles politiques. Pour Paul Biya lui-même, la candidature de l’Upc l’arrange. L’Upc aura son candidat. En plus, une fois qu’elle aura son candidat, ceci fait le prélude aux élections municipales, législatives, régionales et sénatoriales qui vont suivre. Ce n’est pas possible de dire qu’on se dilue dans le parti néocolonial avant de pouvoir aller aux élections de proximité.
Quels conseils avez-vous donné aux militants par rapport à leur militantisme à Bafoussam ?
Le point central, contenu dans le livre, est que tout le monde trouve sa dignité dans une activité régénératrice de revenus qui peut être l’emploi. Mais ce n’est possible que pour 15% au Cameroun. Pour les 85% des Camerounais, il n’y a le travail. Mais le pays est plein d’opportunités. Tout le monde peut trouver une activité en copiant ce qu’il a trouvé en famille, chez le voisin, en atelier ou dans un cabinet pour créer sa dignité, des revenus qui permettent de vivre. Il est important de créer des revenus mais il est primordial de les gérer surtout bien pour faire vivre sa famille. C’est un homme libre qui est capable de faire vivre sa famille qui va contribuer efficacement au processus de lutte politique pour que le pays soit mieux gouverné et donc qu’on jouisse mieux de notre pays. Mais ce n’est pas possible de faire une bonne lutte politique lorsqu’on refuse soi-même de travailler ou qu’on a des mauvaises habitudes de gestion. Il y a une bonne partie des Camerounais qui ont beaucoup de revenus. On me dit que les conducteurs de motos ont des recettes qu’ils peuvent mettre de côté après avoir payé le carburant et tout. Il s’agit de plus de 3.000 Fcfa par jour sans pouvoir gaspiller. Ce sont des gens qui ont 150.000 Fcfa au total à bien gérer avec une jeune fille, qui elle-même fait quelque chose. Les deux peuvent avoir des revenus pour bien vivre. Le problème est de bien structurer ce qui est fait. C’est ce que je suis venu leur dire dans un livre. Y faisant, on fait la lutte politique pour que ce revenu augmente. Et pour qu’on vive mieux.
En votre qualité de cadre de ce parti, quel message donnez-vous à la base politique de l’Upc à l’Ouest pour que ce parti soit toujours plus rayonnant dans cette région ?
Il est impossible de faire la guerre sans chef de guerre. L’Upc a un chef de guerre à l’Ouest. C’est Michel Eclador Pekoua. Il a de l’âge, l’énergie et les preuves. Maintenant, il y a des figures de proue avant ou derrière lui. Il faut se mettre dernière Michel Eclador Pekoua qui a fait ses preuves. Il doit essayer de faire le plus de paix possible avec ces icônes pour essayer de conduire l’Upc à l’Ouest. Il me semble le plus crédible pour l’instant. À travers lui, les militants auront de mes nouvelles. Nous sommes en train de devenir des amis et des bons camarades politiques. Nous avons beaucoup de points communs .
Vous vous êtes entretenu avec des hommes et femmes au café Uccao de Bafoussam. Quel est le sentiment qui vous anime à la fin de cette activité littéraire ?
Pour les débats autour du livre Le hamburger c’est quoi ? 7 prérequis pour un jeune qui veut réussir sa vie, j’en ai profité pour avoir des débats sur certaines questions politiques et d’actualités avec les Upcistes et les non-upcistes. J’ai le sentiment que Bafoussam n’a pas perdu son engagement. Bafoussam s’est engagé depuis 1950. Mais à l’époque, le chef-lieu de la région était Dschang. Sur six ou sept pères fondateurs, quatre sont de l’Ouest. C’est un bastion du nationalisme camerounais.
Comment faire pour faire renaitre ce sentiment nationaliste ?
Il faudra simplement un petit réveil. Il faut avouer que le colonialisme nous a battus. Il a exécuté un à un tous les pères fondateurs. Mais je crois que les séquelles sont si graves. Nous devons réveiller ce fief. Rétablir la vérité et organiser la réconciliation