Dans les coulisses du palais présidentiel camerounais, une alliance discrète mais puissante continue de façonner la politique nationale en 2024. La relation privilégiée entre la Première Dame, Chantal Biya, et le Secrétaire Général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, s'affirme comme l'un des piliers les plus solides du pouvoir à Yaoundé.
Ce n'est pas un hasard si Ferdinand Ngoh Ngoh occupe depuis 2011 le poste stratégique de Secrétaire Général de la Présidence. Originaire de la Haute-Sanaga, comme la famille de Chantal Biya, il partage avec la Première Dame des liens territoriaux qui ont contribué à tisser une confiance mutuelle. Cette proximité géographique s'est transformée au fil des années en une véritable symbiose politique.
Chantal Biya, loin de l'image glamour qui lui est souvent associée, s'est révélée être une stratège politique avisée. Son soutien indéfectible à Ferdinand Ngoh Ngoh a permis à ce dernier de résister à toutes les tentatives de déstabilisation. La Première Dame a su utiliser son influence auprès du Président Paul Biya pour protéger et renforcer la position de son allié.
L'alliance Biya-Ngoh Ngoh s'étend à travers un réseau soigneusement tissé de personnalités loyales. Oswald Baboke, directeur adjoint du cabinet civil et proche de la Première Dame, en est l'illustration parfaite. De même, la ministre Célestine Ketcha Courtès, qui entretenait des liens étroits avec la mère de Chantal Biya, fait partie de ce cercle privilégié.
Les liens entre les deux camps se sont renforcés au niveau familial. L'épouse de Ferdinand Ngoh Ngoh, Céline Ngoh Ngoh, entretient des relations étroites avec plusieurs personnalités du cercle de la Première Dame, notamment Habissou Bidoung Kpwatt, épouse de l'actuel ministre des Arts et de la Culture.
Cette alliance a permis la constitution d'un véritable empire administratif. Les nominations aux postes clés de l'État portent souvent la double signature invisible de la Première Dame et du SGPR. De la SONATREL au Port de Douala, en passant par la SONARA, les personnalités nommées sont généralement issues de ce réseau d'influence partagé.
L'alliance s'étend également aux relations internationales du Cameroun. Les connexions avec les conseillers israéliens, notamment Eran Moas, témoignent de cette capacité à tisser des liens stratégiques qui dépassent les frontières nationales.
Ensemble, Chantal Biya et Ferdinand Ngoh Ngoh ont su neutraliser plusieurs tentatives de contestation de leur influence. Les tensions avec le Premier ministre Joseph Dion Ngute ou le ministre de la Justice Laurent Esso n'ont pas entamé leur ascendant sur les affaires de l'État.