Cameroun : la Police impliquée dans la mort rocambolesque d’un fugitif tombé d’un arbre

Le policier a poursuivi le fugitif dans l'arbre

Mon, 23 May 2022 Source: L’œil du Sahel

C'est une affaire rocambolesque qui continue de défrayer la chronique dans la localité de Dolov-Ldagatak, située dans le canton de Doulek, arrondissement de Méri dans le Département du Diamaré. Il s’agit d’une affaire de litige foncier qui a tourné au drame. En effet, selon nos informations, tout est parti d'une instruction de l’adjoint au sous-préfet de Méri, Philippe Deli Palaï, qui voulait trancher autour d’une palabre, un litige foncier. Selon les témoignages recueillis auprès des riverains, la victime Bissanda Mogoy, qui laisse deux femmes et 12 enfants, avait été cité comme témoin dans l'affaire de litige foncier qui oppose les nommés Vavas Mogoy (plaignant) et Amadou Mogoy (mis en cause). Dans le but de tirer l'affaire au clair, l’adjoint au sous-préfet de Méri, Palai Philippe Deli, instruit l’inspecteur de police Peter Nissonge Ekoye, qui était dans sa suite au moment de la descente sur le terrain, d’aller chercher le témoin dont la déclaration était déterminante dans l’affaire.

Sur renseignement, l'inspecteur de police de premier grade, Peter Nissonge Ekoye, apprend que le témoin est au marché de Doulek. Il s’y rend immédiatement. Mais avant d'être cueilli par le flic, l'information tombe à l'oreille du ''fugitif'', qui prend immédiatement la clé des champs. S'en suit une chasse à l'homme et le «fugitif» décide de se réfugier dans un arbre. Déterminé à le ramener aux autorités, le policier l'y traque. De l'arbre où il est pourchassé, il tombe. Aidé par quelques villageois, l’inspecteur de police Peter Nissonge Ekoye le pose sur une moto et décide de le conduire auprès de l'autorité, sans se douter de la gravité de l’incident. Constatant que ce dernier est agonisant, l’adjoint au souspréfet recommande au policier de le conduire plutôt à l’hôpital.

C'est sur le chemin de l'hôpital qu'il décède finalement. Joint au téléphone, Palai Philippe Deli, adjoint d’arrondissement de Méri se refuse à toute déclaration. «Je ne peux pas dire un mot sans que mon chef hiérarchique ne me donne l’autorisation de parler à la presse», a-t-il dit. L’inspecteur de police pour sa part, croupit dans les cellules du GMI N°10. Selon nos informations, il aurait déclaré devant les enquêteurs ''obéir à l’ordre de son chef de poste, et à l’autorité qui lui a donné des instructions d’amener la victime.'' Pour l’instant, l'enquête suit son cours et les auditions de différents acteurs se poursuivent. En attendant d’être transféré au parquet, l’inspecteur de police incriminé médite son sort en cellule et le corps de la victime, placé à la morgue de l’hôpital Régional de Maroua.

Source: L’œil du Sahel