En 2025, le Cameroun est-il condamné à voir ses dirigeants continuer à profiter des ressources publiques sans vergogne ? La question se pose avec insistance alors qu'une nouvelle affaire vient confirmer le sentiment de mépris croissant à l'égard du peuple camerounais.
Cette fois-ci, il s'agit du scandale entourant le passeport camerounais, dont le coût astronomique, l'un des plus élevés au monde, est fixé à 110 000 FCFA. Pourtant, l'État ne perçoit que 12 364 FCFA par passeport, le reste étant détourné par des acteurs privés.
Le marché de la production des passeports a été confié à une entreprise portugaise, qui empoche une part colossale de 90 640 FCFA. Ce contrat, attribué à l'étranger, soulève des interrogations sur l'incapacité apparente de trouver des compétences locales pour produire ces documents officiels. Un Camerounais indigné se demande : "Pourquoi n'a-t-on pas fait appel aux nombreux experts camerounais qui réalisent des passeports pour d'autres pays à des coûts bien plus bas ?"
Au-delà du passeport, c'est la gestion des ressources publiques dans son ensemble qui est mise en cause. Le gouvernement, censé œuvrer pour le bien-être des Camerounais, semble s'acharner à les dépouiller. Chaque jour, de nouvelles affaires éclatent, dévoilant l'ampleur des détournements et des malversations qui affaiblissent le pays.
L'indignation est d'autant plus vive que le président Paul Biya, au pouvoir depuis 42 ans, n'a pas réagi à certaines tragédies qui ont secoué le pays. Les morts de la falaise de Dschang en sont un exemple. Aucun discours, aucune compassion. "Si c'était un bus rempli de touristes étrangers, il se serait rendu immédiatement sur place", déplore un Camerounais. Pour beaucoup, cette absence de réaction est la preuve d'un décalage profond entre les préoccupations du gouvernement et celles du peuple.
Après plus de quatre décennies de gouvernance, le bilan est amer. La vie chère continue d'étrangler les Camerounais, et aucune solution ne semble venir du gouvernement. Pire encore, les ministres profitent de chaque crise pour détourner davantage d'argent. La colère monte face à ce qui est perçu comme du "gangstérisme d'État".
À l'approche des élections de 2025, un appel à la mobilisation est lancé. "La seule façon de mettre fin à ce système corrompu, c'est de voter en 2025 pour un candidat qui prendra réellement en compte vos préoccupations", martèle un citoyen. Si rien ne change, avertissent-ils, le Cameroun continuera à s'enfoncer dans le marasme, au profit d'une élite déconnectée des réalités du peuple.