A 15 ans seulement, Vanessa est appelée à succéder à sa mère. Telle a été la dernière volonté de cette dernière, décédée il y a quelques années déjà. Cette décision a été approuvée lors d’un conseil de famille organisé le lendemain des obsèques de Virginie, la mère de la fillette. Mais le tribunal s’oppose à cette décision de la famille. Pour la petite histoire, Virginie, de son vivant, était mariée légalement à Innocent, le père de trois filles. Chef d’entreprise, elle a laissé des biens importants, notamment des immeubles et un compte bancaire bien garni. Sentant sa mort prochaine, la mère de famille avait alors réuni la famille, pour annoncer qu’après sa mort, Vanessa, sa cadette, devrait être désignée administratrice des biens, selon la tradition bamiléké dont ils sont originaires.
Il y a deux ans déjà que Virginie a rejoint l’au-delà. Au lendemain de son décès, un conseil de famille a été organisé par Innocent. Tous les membres de la famille présents à l’audience y ont pris part. Il avait été décidé que toutes les trois filles de la défunte sont ses cohéritières et que Vanessa, la cadette de la famille est l’administratrice des biens successoraux selon la dernière volonté de sa mère. Innocent, le veuf, a, quant à lui, bénéficié du droit d’usufruit. C’est ce procès-verbal de conseil de famille qui a été présenté au tribunal afin d’être entériné.
Une initiative du père de famille. Sauf que le tribunal n’approuve pas toutes les décisions prises lors de cette assise familiale, notamment le fait que Vanessa, qui n’a que 15 ans, soit désignée administratrice des biens. «Cette enfant est encore mineure et n’a pas les capacités juridiques pour être désignée gestionnaire des biens de sa défunte mère. La justice est au-dessus des coutumes et la dernière volonté d’un défunt n’a aucune valeur lorsqu’elle ne cadre pas avec la loi» , expliqué le juge, qui a plutôt désigné la fille ainée de Virginie comme administratrice des biens successoraux jusqu’à la majorité de Vanessa, et Innocent, quant à lui, est désormais le tuteur légal de sa fillette de 15 ans