De l'eau d'un robinet
De Douala à Yaoundé, en passant par Bafoussam, Bangangté, presque toutes les régions et villes du Cameroun sont sevrés d'eau. La durée de ce sevrage varie en fonction des villes et des quartiers. Dans les quartiers de Yaoundé comme Olembe, Emana, Nkoabang etc. et de Douala comme Makepe Missoke, Cité Sic, Cité des Palmiers etc., la situation oscille entre les semaines et les mois. Les ménages ne voient plus d'eau couler des robinets.
Dans les villes Ebolowa, Sangmelima, Obala, Mokolo, Maroua, Ngaoundéré, Bamenda etc c'est le même cliché. À Bangangté par exemple, ville natale du président du sénat et de madame la ministre de la ville Ketcha Courtes, c'est devenu un mode de vie. Les populations ne se souviennent plus de la dernière fois qu'une goutte d'eau a ruisselé de leurs robinets qui ne servent désormais qu'à orner les maisons.
Les plus nantis font des forages ou achètent les cubitenaires pour se ravitailler chaque fois en eau chez les particuliers contre paiement, ce qui revient plus coûteux.
Les familles démunies comptent sur la générosité et la magnanimité des bons samaritains, propriétaires des forages qui leur distribuent parfois gratuitement cette denrée devenue bizarrement rare dans un pays où chaque département représente un fleuve.
Pendant ce temps, la Camwater envoie les factures chaque mois et exigent aux familles de les payer. Tout ceci devant l'indifférence de son DG, Blaise Moussa, qui se la coule douce en buvant de l'eau minérale et du très bon vin avec ses amis et sa famille.
Ce que la majorité de Camerounais ne sait pas c'est que leur pays a l’une des plus fortes pluviométries au monde grâce à la situation géographique de Debundsha.
