Cameroun : le Redhac condamne toute manœuvre d’intimidation de la presse

Le journaliste y est allé, a été auditionné pendant plusieurs minutes et est rentré chez lui

Fri, 23 Jun 2023 Source: Le Messager

La position du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) et de sa coalition-pays est contenue dans un communiqué de presse rendu mercredi, 21 juin 2023.

Le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) et sa coalition-pays s’insurgent contre l’acharnement à la profession de journaliste et le musèlement de la presse à capitaux privés, qui concourt à la pluralité du débat social, politique, économique.

En effet, cette organisation internationale de défense des droits humains et sa coalition-pays restent très préoccupés par la recrudescence des atteintes aux libertés fondamentales, en particulier le droit à la vie, les libertés de presse, d’expression, d’association et de réunion au Cameroun.

Le staff du Redhac et sa coalition-pays expriment leur soutien au journaliste, Directeur de la publication du quotidien « Le Messager », Jean François Channon, et l’encouragent dans sa profession, dont l’apport est d’une importance capitale pour la construction d’une société démocratique et soucieuse des droits humains.

Ils demandent au patron éditorial du journal de feu Pius Njawe et à tous les journalistes victimes de menaces et représailles de toutes sortes d’exercer, en toute quiétude, leur métier. Ils exigent, par la même occasion, que les auteurs et commanditaires des actes de menaces et d’intimidation dont J.F. Channon est victime soient recherchés et présentés à la justice afin de répondre de leurs actes.

Le Redhac et sa coalition-pays attirent, en outre, l’attention des autorités camerounaises sur le phénomène du braquage foncier qui devient, au quotidien, une menace pour le vivre-ensemble et la cohésion nationale.

« Dès lors, indiquent le Redhac et sa coalition-pays, la parution du journal « Messager », édition du mardi, 20 juin 2023, n’a fait qu’informer l’opinion publique sur une affaire qui peut porter un coup au dyptique « Armée et nation », notamment entre les autochtones du quartier Olezoa et l’armée camerounaise si rien n’est fait ».

Cette organisation internationale de défense des droits humains dit suivre, de près, ce cas de braquage foncier et pourra saisir les instances internationales afin que la sécurité des journalistes soit assurée et, singulièrement, celle de Jean François Channon.

Aucun motif explicite Rappelons que le Directeur de la publication du quotidien « Le Messager » a été, dans la matinée du mardi, 20 juin 2023, sommée de se rendre à la division de la police judiciaire après avoir reçu une lettre-convocation signée du colonel Émile Joël Bamkoui, patron de cet organe de renseignements et de sécurité du pays. Cette convocation ne contenait aucun motif explicite, demandait à Channon de s’y rendre, l’objet étant « enquête de sécurité ».

Le journaliste y est allé, a été auditionné pendant plusieurs minutes et est rentré chez lui sans souci. Rappelons aussi que dans cette édition, objet de la convocation expresse du journaliste, le Messager a titré : « Violences foncières à Olezoa : la dictature de l’Armée ». En toile de fond, le journal fait savoir que « la communauté des Emveng, autochtones de Yaoundé, crie son ras-le-bol et le mal-être face au braquage foncier de l’autorité militaire, qui s’apparente à un gangstérisme ».

Source: Le Messager