Joshua Osih n’était pas présent à la réunion de l’Alliance pour la transition pacifique (ATP) vendredi dernier à Yaoundé, et n’était pas non plus représenté. Le chairman du Social democratic front (SDF) était pourtant à Yaoundé où il était l’invité du Club Po, l’association des journalistes politiques du Cameroun en fin d’après-midi.
Et pourtant, Olivier Bilé a rappelé que «le SDF avait donné son accord de principe» pour faire partie de l’ATP. Cela survient alors que le SDF préparait une réunion du National exective committee (NEC) pour le lendemain. Et ce point n’a pas figuré dans l’ordre du jour des travaux qui se sont tenus au siège régional du SDF pour le Centre, à Yaoundé. En revanche, deux points ont porté sur le «Rapport de la rencontre avec les partis progressistes», et « Réunion de l’Alliance progressiste à Douala du 23 mai au 24 mai 2024».
Et justement, le SDF est engagé dans une plateforme devant regrouper les partis et associations à sensibilité gauchiste. «Dès que vient le moment de prendre position, on se rend très rapidement compte que l’opposition n’est pas du tout unie, et qu’il y a des positions qui peuvent être irréconciliables», fait observer le Pr Louis Marie Kakdeu, premier viceprésident du SDF. Pas que le SDF le regrette vraiment : «Il vient le temps au Cameroun de clarifier la scène politique : que des personnes qui ont des tendances socialistes et progressistes se mettent ensemble et portent leur projet ensemble.
Que les personnes qui ont plutôt une tendance conservatrice se mettent ensemble ; et que quand viennent les élections, pour des considérations électoralistes, qu’on puisse se mettre ensemble, expliquer aux populations qu’il y aura une coalition électorale pour cette élection spécifiquement», explique-t-il. Alors qu’Olivier Bilé, leader de l’ATP se réjouit de savoir que dans son mouvement, il y a «des gens de diverses sensibilités, marxistes, nationalistes, socialisantes, libérales, panafricanistes… ». Mais à l’évidence, le Parti de la balance n’est pas actif dans l’ATP. Sur la question, «Nous ne savons pas ce que c’est que l’ATP. Nous n’avons jamais été associés à quoi que ce soit. C’est dans les médias que nous apprenons notre appartenance au même moment que vous», jure le premier vice-président du SDF.
REGROUPEMENT DE LA GAUCHE
Toujours est-il que le SDF qui avait déjà craché sur l’Alliance politique pour le changement (APC) promue par Jean Michel Nintcheu, pour une coalition autour de Maurice Kamto, a son option personnelle.
«Pour l’éducation de nos citoyens, et la clarification de la scène politique, il est important que les gens se mettent par familles politiques», insiste Louis Marie Kakdeu. «Nous nous sommes mis ensemble avec l’UPC, pas toutes les mouvances, mais celles qui acceptent de se parler ; nous nous sommes mis ensemble avec tous ces partis qui étaient à l’origine des partis de gauche et de la lutte. Vous ne pouvez pas parler de la gauche au Cameroun sans l’UPC, sans l’UPA, sans le MDI,…
Donc on s’est mis ensemble pour s’accorder sur la nécessité de créer la plateforme. Vous ne pouvez pas parler de la gauche sans les syndicats : on s’est mis ensemble avec six centrales syndicales sur douze… Nous nous sommes mis ensemble avec les organisations de la société civile qui s’estiment de cette mouvance de gauche et donc des luttes sociales. Il manque simplement de se revoir pour tomber d’accord sur ce que nous avons appelé un Programme patriotique minimal pour avancer», indique le premier vice-président du SDF.
«Si nous voulons faite tomber le régime de monsieur Biya, et que chacun à son niveau est déterminé à le faire, chacun doit s’entrainer convenablement et à la dernière minute on fait la sélection à partir des joueurs qui sont encore en forme. Si vous le faites un an avant la compétition, il se pourrait que le moment venu, vous ayez des joueurs qui se sont cassés et qui ne sont plus sur la ligne de départ», tente-t-il d’expliquer. En tout cas, «ce sont toutes ces expériences que nous voulons faire valoir sur la scène politique en tant que le plus ancien parti politique de l’opposition», martèle-t-il. Au moment où la classe politique prépare déjà les prochaines élections, et notamment la présidentielle qui peut être anticipée, ou du moins se tenir avant les législatives et municipales, comme l’a déjà indiqué Jean Nkuété le secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir.