Cameroun : le collectif des greffiers exprime sa fureur, l’étau se resserre autour de Laurent Esso

L'étau se resserre autour de Laurent Esso

Mon, 18 Apr 2022 Source: www.camerounweb.com

Dans une lettre adressée au Premier ministre, Joseph Dion Ngute, un collectif de greffiers relève des griefs qui justifient leur futur mouvement d’humeur. Ils exigent la prise en compte immédiate de la grille indiciaire du corps des fonctionnaires des greffes jointe en annexe ; la revalorisation de l’indemnité de logement, soit 25% du salaire de base suivant la même grille indiciaire. Le Mouvement (LASSITUDE INJUSTICE SOCIALE)” vient dans une tribune détailler les maux qui minent leur secteur.



Tribune… LASSITUDE INJUSTICE SOCIALE"

LE COLLECTIF DES GREFFIERS EXPRIME SA FUREUR(Récit des meurtrissures d'une corporation)

“Le corps des fonctionnaires des greffes dispose de 03 catégories de cadres à savoir : les cadres des administrateurs des greffes catégorie "A" de la fonction publique; les cadres Greffiers catégorie"B" de la fonction publique et les cadres des Greffiers adjoint catégorie " C" de la fonction publique. Ces cadres regroupent les différents grades qui jonchent le profil de carrière dans cette noble corporation. Ceci de la base jusqu'au sommet de la pyramide d'échelonnage d'indice. Ces agents de l'administration publique multifonctionnels occupent aux quotidien plusieurs postes variables qu'offrent l'Etat notamment : conseillers techniques, secrétaires Généraux,chef de bureau, chef de service, Greffier en chef, Directeur... Ceci Sous le coup du célèbre principe de droit administratif qui stipule que :<>.

Le Greffier acteur atitré de la procédure est scribe depuis sa genèse. Acteur, qui est passionné au quotidien par les taches d'exécution, de conception, d'élaboration, de production dans les Cours, Tribunaux ainsi qu'au sein des services centraux de la justice. Les lettres de noblesse de ce fonctionnaire atypique se traduisent davantage par ses vocations traditionnelles qui se résume ainsi: il est le collaborateur de l'appareil judiciaire ou du Magistrat judiciaire en gros on parle d'assistance au juge. Il est également l'officier public qui accomplit les tâches proprement dites du greffe, que lui confie directement le législateur. Il est le fonctionnaire public, qui, rend entre autres, le greffe accessible au public, passe les actes de greffe, conserve les documents judiciaires de même que les valeurs, documents et objets déposés.

Il est regrettable et ahurissant de constater la déchéance et la décadence de ce noble corps, qui sont le fruit d'une discrimination négative de son exclusion implicite des rangs de la justice. Le greffier au quotidien subit la clochardisations et des abus des plus inhumains et qui sont légions, que lui imposent les <> qu'on ne nomme plus. Le greffier est présenté au sein de la justice comme un faire valoir, un vassal du magistrat, toutes situations entretenues par le Gouvernement à travers le Ministère de la Justice, qui de l'entretien de la misère extrême du Greffier son cheval de bataille favoris. Il doit reconnaître d'avance une illusoire infériorité vis à vis du magistrat. Les fonctionnaires des greffes sont aujourd'hui comme des enfants indésirés, voir des Orphelins rejetés dans leur propre Maison Familiale, si on peut le dire ainsi. Cette discrimination est d'autant plus matérialisée par Les appellations et qualificatifs résiduels. On peut citer au compteur: <>. Dans un quotidien hostile, dépossédés sur le plan matériel, Les Greffiers amoureux de leur passion commune qui est la pratique des greffes craquent et sont au bord de l'implosion.

Des questions aux multiples facettes habitent leurs esprits dans les profondeurs du crépuscule loin des humiliations à savoir :

Comment l'avenir des Greffiers est envisagée au sein de la justice ? Qu'est-ce qui est le problème des Greffiers au sein de la justice Camerounaise? Est-ce le Magistrat, qui se considère tel un "dieu"..?

Tous sont conscients de la fougue colérique qui habite souvent leur hiérarchie: Le Magistrat. Chose insensée, qu'un corps indépendant soit dans le but de le voir souffrir et humilié assujetti à un notre corps... Un empereur redouté qui n'hésite pas souvent à révoquer les leurs à tord ou à raison sans qu'ils ne frôlent les murs du conseil de discipline. Ou mieux faire affecter exceptionnellement dans les coins reculés du pays ceux des agents qui ont osé lui adressé des revendications par le passé avec l'idée folle de la mise sur pied d'un syndicat des fonctionnaires des greffes. Le collectif des fonctionnaires des Greffiers du Cameroun prend désormais son destin en main et dit stop et fin à l'oppression. Dans une correspondance adressée au Premier Ministre chef du gouvernement, il annonce un préavis de grève en énumérant des revendications et exige les solutions avant le 30 juin. Au risque de voir une grève qui paralysera à coup sur le fonctionnement des services de la justice.

Au soir du 04 février 2011 c'est à dire 11 ans en avant. Dans le but de faciliter l'épanouissement professionnel des Greffiers, le Chef de l'Etat a doté ce noble corps d'un statut spécial par le décret n°2011/20 du 04 février 2011 portant statut spécial des fonctionnaires des greffes. Décret, qui a vite viré en un plat sablé difficile à ingérer à cause des incohérences et son application partielle. Application qui profite plus aux oppresseurs qu'aux Greffiers qui en sont les véritables bénéficiaires.

LE DÉCRYPTAGE DES REVENDICATIONS CONTENUES DANS LE PRÉAVIS DE GRÈVE ANNONCÉ PAR LE COLLECTIF DES GREFFIERS

Cette démarche se veut casuistique pour mieux présenter et cerner ces revendications.

LA PRISE EN COMPTE IMMEDIATE DE LA GRILLE INDICIAIRE DES FONCTIONNAIRES DES GREFFES

Le décret portant statut spécial nous a été notifié depuis 11 ans dépourvu de sa grille indiciaire. Il est à noter que cette grille indiciaire est-un aspect fondamental qui donne de la consistance à un statut supposé être "Spécial". C'est cet élément qui devait permettre au Chef de l'Etat d'apprécier l'incidence financière de notre statut spécial avant d'apposer sa signature. Ainsi plusieurs interrogations restent sans réponse dans nos esprits éveillés et lucides à savoir :

Qui a soutiré la grille indiciaire contenue dans notre projet de statut avant sa signature ?

Veut-on nous faire croire que le Chef de l'Etat, dans sa sagesse aurait signé aveuglément ce statut sans en mesurer les conséquences sur le budget de l'Etat comme le veulent les usages en la matière ?

Est-ce une manière de dire que le Chef de l'Etat a lui aussi un mépris à l'endroit de notre corporation? Nous en sommes convaincus que non...

De quelle incidence parle l'article 112 qui stipule :<<...>>?

Loin de vouloir découvrir le secret des "dieux" nous avons retrouvé et apposé en annexe de nos revendications la grille indiciaire qui jadis avait été volée afin de nous maintenir en permanence dans la misère, noirs desseins de certains dignitaires du Régime. Avant le 30 juin 2022 nous exigeons la révision de notre statut spécial avec à la clé l'insertion de sa grille indiciaire.

DE LA REVALORISATION DE L'INDEMNITE DE NON LOGEMENT A 25% DU SALAIRE DE BASE SUIVANT LA MÊME GRILLE INDICIAIRE, LA PRIME DE SUGGESTIONS ET L'INTRODUCTION IMMÉDIATE D'UNE PRIME D'EAU ET D'ÉLECTRICITÉ SOIT 10% DU SALAIRE DE BASE POUR L'ÉLECTRICITÉ ET 6% POUR L'EAU

La conjoncture économique actuelle est très difficile avec la flambée du prix des matériaux de construction, nous peinons à satisfaire les besoins élémentaires que sont la santé, l'éducation et une nutrition de qualité, nous peinons à pouvoir occuper des logements décents ou même nous offrir le luxe de construire des maisons d'habitation. Que dire des charges liées à la consommation de l'eau et de l'énergie électrique qui vont avec? Nous croupissons dans cette misère depuis des lustres. Les primes de suggétions des chefs de bureau et chefs de services varient entre 4500frs et 15000frs, permettent à peine à s'offrir une bouteille de gaz ménager qui est de l'ordre de 6500f. Ces montants sont intrigants et ridicules. Ces situations désagréables doivent être remédiées au plus vite pour éviter qu'elles ne s'embrasent.

4- LE PAIEMENT INTÉGRAL DE LA DETTE DE L'ETAT ENVERS LES FONCTIONNAIRES DES GREFFES

11 ans après l'entrée en vigueur de notre statut spécial, même un profane de notre milieu peut aisément comprendre que l'ETAT a une grosse dette intérieure vis à vis de nous (Les Greffiers). Pourquoi avoir laissé s'accumuler autant d'années sans tentatives de répareration ce préjudice ? "LASSITUDE INJUSTICE SOCIALE". 11 ans c'est exagéré ! La patience est une vertue mortelle dans le cas d'espèce. Nos collègues sont décédés, d'autres en retraite, de plus d'aucuns ont accumulé une grande ancienneté, pour les plus chanceux.

Excellence Monsieur le Premier, nous aimons notre travail, mais l'Etat, mieux, ceux qui sont chargés de veiller au bien être de tous, semblent vouloir détruire cet Amour que nous nourrissons tant pour notre Patrie que pour notre travail. Et ces derniers souhaitent réveiller le côté bestial qui nous habite.

L'INTRODUCTION IMMEDIATE D'UNE PRIME DE PORT DE ROBE AINSI QU'UNE PRIME DE RISQUE

L'article 79 du statut spécial des greffiers stipule que: <>

Ces dispositions portaient déjà les signes précurseurs d'une mort précoce, car elles ne précisent pas les modalités de la liquidation, de la rémunération exigible après service fait. Le

Ton impératif usité ici parlant de "l'introduction immédiate" que nous adressons au Premier Ministre n'est pas anodin. Mais bien au contraire c'est l'impératif qui s'exprime.

Dans le cadre de l'exercice de nos fonctions, nous arborons la toge au même titre que les Magistrat. C'est frustrant de constater que malgré les chaleurs accablantes que cette toge procure, à l'instruction tout comme au cours des audiences qui s'achèvent parfois à des heures tardives et insécurisées voir 2h du petit matin, certaines parties au procès profanes du droit ne font aucun distinguo entre entre le juge qui le condamne et le Greffier qui assiste le juge. Ainsi cette toge peut nous attirer de nombreux risques notamment les risques d'agression. Cependant, les Magistrats qui arborent également ces toges jouissent paisiblement des bienfaits de cette prime quelle injustice monsieur le Premier Ministre surtout que nous savons que c'est vous même qui prennez souvent cet acte qui donne droit à cette prime aux Magistrat !

Parlant des risques ils sont légions. Au cours de l'exercice de nos fonctions nous ne disposons pas d'une assurance maladie garantie par l'Etat. C'est ainsi qu'il peut contracter dans les archives ou les salles des scellés des maladies telles que les infections pulmonaires, la tuberculose, et j'en passe dûes à l'inhalation des produits nocifs. Par ailleurs avec la précarité des meubles dans certaines cours et Tribunaux ceci dû à la mal gouvernance avec nos attributions de conservateur des documents de procédure sensibles nous flirtons au quotidien avec les dossiers de procédure dont la conservation est délicate. Nous le faisons pour la plupart de temps avec nos propres revenues. Ces dossiers peuvent ainsi être détruits par les intempéries comme l'humidité et les rats et même volés par ceux là qui y trouvent des intérêts. Surtout quand vous savez que notre corps accueille déjà indépendamment de sa volonté les agents relevant du code de travail de divers fonction qui ne sont pas assermentés. Les Boucs émissaires qui sont naturellement pointés du doigt face à ces circonstances et faisant l'objet des poursuites judiciaires avec des motifs de tripatouillage et distraction des pièces de procédure ne sont autres que nous les Greffiers. Il est bon de noter que la solidarité de corps, conduit toujours à voir le magistrat fautif être peint en blanc par ses paires.

LE REVERSEMENT DIRECT DANS LE SALAIRE DE LA PRIME DE RENDEMENT ENCORE APPELÉE ÉMOLUMENT

Selon l'article alinéa 4 de la loi n°88/015 du 16 décembre 1988 qui fixe l'assiette des émoluments des greffes des cours et Tribunaux :<> . L'article 2 nouveau du décret n° 97/078 du 25 avril 1997 modifiant celui n° 93/087 du 15 mars 1993 fixant les modalités de répartition des émoluments des greffes des cours et Tribunaux et de la prime de rendement précise que : 11% de la masse nette des émoluments sont versés au personnel magistrat en activité dans les juridictions, à l'exception des chefs de cour; 6% au personnel Magistrat en activité à la chancellerie et aux chefs de cour et 1% au personnel Magistrat en détachement.

Comment devons nous comprendre l'attribution des émoluments aux personnels Magistrats en détachement ?

Comment devons nous également comprendre que cette prime est déjà l'objet de partage avec le personnel d'appui relevant du code du travail notamment : les chauffeurs, les gardes de corps des chefs de juridictions, les gardiens des palais de justice, le personnel temporaire, les fonctionnaires détachés dans les service de judiciaires ceci dans l'unique quotité réservée aux Greffiers?

Cette même prime est affectée aux dépenses publiques de l'Etat qui servent en partie de fond complémentaire d'équipement des services publics.

Il s'ajoute à ces surprises les paiements alléatoires et tardifs au gré des humeurs des chefs; l'absence d'une vraie reconnaissance du rendement ; la violation de la loi fixant cette prime par les circulaires et instructions du Garde Des Sceaux qui plafonnent une prime de rendement dont l'appellation en elle même est interpelative est surprenant ; les faiblesses de l'encadrement juridique; les malversations entre les mains des agents du circuit d'acheminement à savoir certains Trésoriers Payeurs Généraux , certains chefs des cours et Tribunaux et certains Greffiers en Chef. Au bout du rouleau nous véritables bénéficiaires nous nous contentons juste d'humer les odeurs de ces primes issues des sueurs de nos durs labeurs.

LA CRÉATION D'UN SECRÉTARIAT D'ÉTAT CHARGE DES QUESTIONS DES GREFFIERS ET LA TENUE ANNUELLE D'UN CONSEIL DES GREFFIERS EN PRÉSENCE DU GARDE DES SCEAUX, D'UN REPRÉSENTANT DE LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE ET LES DÉLÉGUÉS DES COMMISSIONS PARITAIRES DANS L'OPTIQUE DE TROUVER DES SOLUTIONS PERMANENTES AUX PROBLEMES DES GREFFIERS

Les retombées managériales du Ministère de la justice profitent essentiellement aux Magistrats. Le Garde Des Sceaux l'a toujours démontré à plusieurs reprises. Nos problèmes sont sans intérêts pour lui, d'ailleurs il y a une celebre formule de lui pour le citer "il n'y a pas les urgences à la justice". Ses multiples sorties médiatiques le démontre. A travers ces analyses détaillées, il découvrira plusieurs réalités du quotidien difficile de ses agents, nous, les Greffiers au même titre que tout le monde. Nous avons le sentiment d'être des enfants orphelins dans leur propre foyer avec des parents tout de même en vie.

Comment devons nous concevoir l'existence du seul conseil supérieur de la Magistrature ?

L'absence des postes de responsabilité réservés aux Greffiers dans les services judiciaires de la Présidence de la République ? L'absence d'une inspection et d'une Direction des services des greffes ? La non prise en compte de la présence des Greffiers dans les textes de nomination aux postes de responsabilité dans les services centraux du Ministère de la justice ?

Les Greffiers n'ont t'ils pas les compétences adéquates pour administrer? Ou il s'agit là d'une méthode d'asservissement et de reductibilité constante qui vise à nous maintenir davantage sous les bottes des Magistrats.

L'article 9 du décret du 18 septembre 2012 portant organisation du Ministère de la justice pour ne citer que celui ci trahi en partie cette énième injustice lorsqu'elle stipule :<>. Nos places des greffiers sont marquées au stylo blanc un peu comme des "personna non grata" quand on s'aperçoit pourtant que les gardiens des prisons, récents occupants de la maison justice sont représentés .

Par ailleurs les délégués des commissions paritaires sont des figures représentatives par excellence concernant l'implication de nos carrières.

L'article 93 du décret du 4 février 2011 portant statut spécial des Greffiers avise que : <> .

Le constat est amer dans la réalité car les sollicitations de ces délégués se limitent à siéger uniquement sur des questions concernant les avancements et reclassements. Le Garde Des Sceaux qui semble ne pas se souvenir de nous a pourtant ces délégués comme des figures représentatives incontournables pour discuter de problèmes qui ne se limitent pas à ces quelques revendications. Il ne gagne rien en les réduisant au silence et aux tâches d'exécution lors des tenus des commissions paritaires. Où on leur rappelle qu'ils ne sont pas constitués en syndicat et que leur présence en ces lieux se limite à classer les dossiers des reclassements et avancements en état sans broncher. Par définition ces commissions administratives paritaires sont des instances consultatives et de suggestion. Nos délégués doivent également siéger au conseil de discipline chaque fois que l'un des nôtres est traduit ainsi justice sera faite.

LE TRAITEMENT AUTOMATISÉ DES AVANCEMENTS, RÉCLASSEMENTS ET AUTRES ACTES DE CARRIÈRE ; LE PAIEMENT AUTOMATISÉ DES FRAIS DE RELEVE

Le Statut spécial des fonctionnaires des greffes a bien prévu le passage d'un échelon à un autre immédiatement supérieur à l'intérieur d'un même grade tout comme l'ascension d'un grade à un autre pour acquérir un profil ascendant. Cependant la gestion de nos avancements et reclassements est calamiteuse. Plusieurs dans nos rangs passent des années en exercice sans connaître ces privilèges. Les plus chanceux se réjouissent de l'acte en question sans en percevoir les effets financiers.

Aussi les fonctionnaires des greffes comme tout les autres de l'administration nous sommes souvent mutés parfois de manière fantaisistes sans les frais qui nous permettent de rejoindre nos différents postes. Les effectifs sont pléthorique de ceux parmi qui n'avons jamais perçus ces frais. Devons nous croire que c'est- un serpent de mer?

Oh que non monsieur le Premier Ministre vous avez encore la possibilité de réparer ces tords avant le 30 juin 2022.

Il est de bon droit de préciser que le Greffier est tenu de constituer un dossier pour tout, tandis que, d'autres (Magistrat), se tournent les pouces dans des bureaux climatisés et voient leurs avancements et effets financiers être validés... Et surtout la fameuse formule <> qui hantent comme un mauvais esprits les différents bureaux où se traitent les dossiers des Personnels Judiciaires (Magistrat et Greffiers)...

DU PRIVILÈGE DE JURIDICTION

Le Privilège de juridiction s'entend comme une délocalisation. En effet il s'agit d'un droit donné à une catégorie de professionnel de pouvoir comparaître devant une juridiction autre que celle à laquelle les règles de droit commun attribuent une compétence. Si nous les Greffiers sollicitons le privilège de juridiction c'est pour plusieurs raisons : vous savez que le greffier est un acteur incontournable de la procédure celui là qui officie de l'entrée jusqu'à la sortie de la justice, de ce fait, il est au contact et en contact permanent avec les justiciables tant délinquants que des parties civiles . Imaginez donc un greffier qui comme tout le monde tombe aussi sous le coup des lois de notre pays commet une infraction ! Il peut être sanctionné par une peine privative de liberté ou une peine pécuniaire et faire l'objet de détention par un mandat de détention provisoire ou un mandat d'arrêt et se retrouver dans la même prison que le délinquant qui est passé devant ses services. Ceci au péril de sa dignité , de son honorabilité et même du danger qu'il peut courir dans cette posture.

Secundo vous savez comme nous qu'avec la présomption d'innocence un prévenu peut être disculper au terme d'un procès pénal, quel sera en ce moment le regard de la société sur cet acteur incontesté de la justice? et même quel est le coup que va prendre son état moral quand il va reprendre du service dans les mêmes locaux qui l'on envoyé en détention ?Enfin j'ajouterai que les rapports ne sont pas toujours bons entre nous et les Magistrats qui pour certains estiment que la justice leur appartient et ils peuvent de ce fait envoyer tout le monde en prison à leur enchantement. Même quand il s'agit des faits non constitutifs d'infraction. C'est la raison pour laquelle nous voulons impérativement jouir de ce privilège afin de choisir la juridiction qui semble confortable pour connaître de nos affaires dans le cas échéant. Les Officiers de Police Judiciaire et les Magistrats sont déjà les heureux bénéficiaires de cette opportunité, et la refuser aux Greffiers n'est que pure oppression et injustice.

DE LA LIMITATION A 5 ANS AU PLUS OU MUTATION

Il est connu que ce sont les services du cadastre et des affaires foncières qui délivrent les titres fonciers. Mais notre étonnement est qu'au gré des affections indescriptibles certains collègues acquièrent des Titres Fonciers à la tête de certains postes.Il s'installe ainsi des réseau de corruption. D'autres ont une réputation de ne pas pourvoir être affectée hors de certaines villes. Nous avons obligation de servir et nous consacrer au service dans toute l'étendue du territoire Camerounais sans exception. Surtout sachant que la justice a un côté repressif et de ce fait éviter de se créé des amitiés à force mettre du temps à un poste.

Des mutations sont hautement attendues dans ce sens. L'administration de la justice doit faire valoir les valeurs Intrinsèque de ce milieu. Si les acteurs de la justice sont déjà traités injustement il faut se poser des questions de savoir comment cette justice sera rendue au peuple Camerounais.

LA FORMATION CONTINUE

Cette revendication est fondée sur le fait que avec l'étendue de la pratique des Greffes, au cours de l'exercice de nos fonctions nous sommes des agents pluridisciplinaires et malléables. Au delà des fonctions judiciaires , nous sommes des gestionnaires, économes, scribes comptables, archivistes...

Il n'est pas aisé de développer sans transition les aptitudes chaque fois que surviennent nos mutations qui peuvent nous enlever d'un poste pour nous envoyer dans un autre qui sera radicalement différent du précédent. Seuls les agents exerçant au sein des services centraux de la justice profitent de ce droit . Quand on sait qu'il y'a les facteurs d'inefficacité dû au système de formation initiale des greffiers , l'inadéquation de la formation et l'absence de spécialisation. Nous voulons prendre part aux séminaires et ateliers de formation et faire des stages soldés par des diplômes.

LA NOMINATION DES GREFFIERS D'INSTRUCTION

Il existe une définition résiduelle des missions du Greffier d'instruction et une volonté manifeste de le réduire à un secrétaire. Dans le code de procédure pénale le vocable "greffier"commence partout par un "g" minuscule pendant que l'expression "Juge d'Instruction" est toujours écrite "J","I" en lettre majuscule. Certains juges sollicitent les Greffiers d'instruction et les changent au gré de leurs humeurs Usurpant ainsi le pouvoir discrétionnaire de l'Etat sur ses agents. C'est fort de ces constats que nous disons qu'il est indispensable de titulariser ce poste de travail en affectant officiellement les Greffiers d'Instruction par les actes de nomination comme c'est le cas avec les Magistrats. Il faut donner plus de valeur à cette fonction et montrer qu'on est regardant sur les qualités des personnels qui les exercent. On l'a fait lors de la mise en place du Tribunal Criminel Spécial, mais de manière illégale, car ces fonctions ne sont pas titularisés dans le décret portant organisation administrative du Tribunal Criminel spécial. La justice risque de se retrouver dans la rue si on continue à gérer les Greffiers acteur de souche avec ces légèretés.

Faut préciser ici, que certains chefs de juridiction prennent un malin plaisir à désigner et ''chasser'' un tel de la fonction de Greffier d'instruction...

L'HYPOTHÈSE INCONTOURNABLE DE LA GREVE DES GREFFIERS

Du nord au sud de l'est à l'ouest nous préparons activement cette grève avec détermination et fougue. Le Premier Ministre a tout intérêt à prendre ce préavis aux sérieux. Des réunions préparatoires dans nos rangs se comptent en grand nombre dans les différentes régions du Cameroun. Nous vivons un calvaire professionnel qui doit prendre fin. le désavoeu et le mépris habituel du Garde Des Sceaux qui sans doute va essayer avec ses méthodes hitlériennes de pourrir l'existence professionnel des greffiers qui sont déterminés sur ce chemin nous laisse de marbre. Les actes d'affectation fantaisistes et les révocations sans fondement qui sont ses armes de destruction massive des Greffiers, son modus operandis sont connus et ne nous font plus peur. Nous savons surtout que rien ne nous est acquis dans cette maison injuste. Il n'est plus question d'observer le silence. Il n'est plus question pour nous de servir la justice quelle que soit la conjoncture difficultueuse, sans rémunération, même après plusieurs mois d'arriérés de paiement d'émoluments, sans voir les effets financiers inhérents au caractère spécial de notre statut, même quand nous vivons de toutes les misères que nous infligent nos bourreaux. Notre préavis adressé est ciblé en toute connaissance de cause . La cible qui est Premier Ministre l'est parceque nous savons le mépris, l'indolence et le dégoût que le Garde Des Sceaux affiche à nos égards . S'il était destinataire principal de notre préavis il l'aurait aussitôt froissé et jetté comme il l'a souvent fait pour nos revendications antérieures. Pour se concentrer à réfléchir sur les mesures sévères vis à vis de nous. Nous sommes déterminés à voir nos revendications sinon nous promettons de paralyser les services de la justice jusqu'à épuisement. Le monde entier doit entendre cette injustice.

CAUSE NOBLE REVENDICATIONS LÉGITIMES

- Nous attirons l'attention des Greffiers pour le maintien de cette détermination et Cette solidarité qui s'observe depuis l'annonce de ce préavis de grève contenant nos revendications.

- Les Magistrats dont le comportement sont pour beaucoup dans la situation déplorable actuelle des Greffiers.

- Aux autres professionnels de la justice: Avocats, Huissiers, Notaires, dont la plupart ne connait pas et ne comprend pas toujours le bien fondé des missions des greffiers.

-Aux députés dont le rôle est de voter les lois et de contrôler l'action gouvernementale.

-Aux observateurs de la réalité judiciaire camerounaise dont la plupart des analyses et réflexions menées en vu de la modernisation du système judiciaire ne s'interressent pas aux Greffiers.

- Aux individus à la médiocrité intellectuelle et professionnelle établies, adeptes de Juda et de ponce- Pilate , grands méchants et jaloux de la réussite, du succès et du mérite des autres.

-Aux organismes qui militent pour la protection des droits de l'homme et des citoyens.

POUR LE COLLECTIF DES GREFFIERS

Mouvement (LASSITUDE INJUSTICE SOCIALE)”

Source: www.camerounweb.com