Le sexe ou la mort. Voilà le choix, sous forme d'alternative du diable, qui a été laissé à Joséphine Marlyse par son mari, Fridolin G., dans la nuit de mardi à mercredi dernier. A l'appui de l'ultimatum, une machette brandie par l'époux, menuisier de 44 ans. La brigade de gendarmerie territoriale de Nylon apprendra plus tard que le couple, qui habite Soboum, lieudit <<< Docta >> (Douala III), traverse alors une situation un peu spéciale. De fait, Joséphine Marlyse. 29 ans, détaillante au mar- ché Ndogpassi, a déjà six enfants avec son époux, pour des maternités espacées d'à peine un an en moyenne. Elle veut respirer. Après leur quatrième gosse, la dame avait dit à son époux combien son rythme l'éprouvait.
A l'époque, Fridolin aurait rétorqué que sur ces quatre enfants, ils avaient trois filles. Et ces dernières étant destinées à aller en mariage un jour, il considérait n'avoir qu'un fils unique. Il lui en fallait d'autres. Joséphine a donc eu encore deux bébés: un garçon en premier, puis une fille, née il y a onze mois. Les ardeurs de Fridolin G. n'ont pas baissé pour autant. A en croire la commerçante, si la tendance était maintenue, à l'approche du premier anniversaire de la petite dernière, une nouvelle grossesse n'était pas à exclure. La dame a donc pris des précautions.
Depuis vendredi dernier, elle dormait très ha- billée, et rejetait toutes les « doléances >>>> nocturnes de son époux. Le menuisier n'a pas pu rester de bois ne serait-ce qu'une se maine. Dans la nuit de mardi à mercredi, il soumet une nouvelle << demande » sur l'oreiller. Refus catégorique. Il est environ 2h du matin. L'homme décide de changer de registre il avait un coupe-coupe dans la chambre, il s'en saisit. Puis la brandit. La doléance laisse la place à un ordre impérieux, assorti d'une menace de mort.
Joséphine dira aux gendarmes que son époux est rarement violent, mais que quand cela se produit, c'est un mini-séisme. Elle a donc pris sa menace au sérieux et crié pour sa vie. En l'occurrence, en direction de ses deux frères, qu'elle héberge le temps d'un stage profes- sionnel à Douala: Ferdinand, Roger, sauvez-moi ! Je suis morte, se souvient-elle avoir hurlé. Les deux hommes, encore devant la télé malgré l'heure avancée, volent à son secours.
Après avoir défoncé la porte de la chambre, ils découvrent leur beau-frère nu, machette en main, et leur sœur au bord du lit. Fridolin est désarmé par un de ses « beaux ». Mais s'il est désormais mains nues, il ne baisse pas les bras.
Et fonce hors de la chambre, à la re- cherche d'un couteau. Les trois hommes se retrouvent finalement au salon, pour une ba- garre. Le maître des lieux est maîtrisé, après avoir été proprement rossé. Le bruit ainsi occasionné a alerté le voisinage. Mais au parfum, le chef de bloc a informé les gendarmes. Fridolin, dont la machette a été saisie, a été interpellé pour tentative d'assassinat. Ses beaux-frères l'ont été aussi, considérés, selon une source proche de l'affaire, comme « auteurs d'une violence >> et << auto- justiciers >