Dans la loi d’orientation de l’enseignement supérieur soumis à l’Assemblée nationale, le diplôme de Docteur en médecine humaine, vétérinaire, pharmacie et odontostomatologie équivaudra au grade de Master professionnel.
Le projet de loi portant orientation de l’enseignement supérieur au Cameroun a été déposé sur la table des députés le vendredi, 09 juin dernier. Le texte de loi vise à réformer et à moderniser la gouvernance universitaire dans le pays. Quelques heures après son dépôt à la chambre basse du parlement, il suscite déjà des indignations. Les médecins sont montés au créneau contre le déclassement du diplôme de Docteur en médecine humaine, vétérinaire, pharmacie et odontostomatologie en grade de Master professionnel prévu par cette loi.
Le chapitre 2 de la nouvelle loi intitulé « De l’organisation des études dans l’Enseignement supérieur, en son article 25 détermine les diplômes. Il y est noté que le diplôme de Master équivaut au diplôme d’ingénieur, au diplôme de Docteur en médecine humaine, vétérinaire, pharmacie et odontostomatologie et au diplôme de Master. S’appuyant sur cette proposition, les médecins dénoncent les répercussions d’une telle décision sur leurs profils de carrière, leur rémunération et même leur pouvoir d’achat. « Nous sommes dans un système LMD et CAMES (Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur Ndlr), par exemple d’autres universités recrutent des enseignants et même des étudiants pour une spécialisation en cardiologie, gynécologie… dans d’autres pays.
On exige que les candidats soient titulaires d’un doctorat en médecine, les candidats camerounais qui vont se retrouver avec un master risquent être handicapés, et ne pourront pas postuler sur le plan international parce que leur diplôme aura été déclassé et rétrogradé. Je ne comprends qu’elle est l’urgence de déclasser, ils peuvent appeler notre doctorat ‘’professionnel’’ au lieu de Master », regrette Dr Roger Etoa, médecin.
L’autre crainte évoquée par les médecins se situe au niveau de la responsabilité médicale. Ils s’interrogent sur l’incidence que cette décision aura sur leurs droits et obligations dans l’exercice de leurs fonctions. Pour l’heure, les leaders au rang desquels le Dr Roger Etoa procèdent à une pédagogie de leurs collègues en vue d’une plus grande mobilisation. De ce jour, une lettre adressée au président de la République sera déposée à la présidence avec ampliation à la Primature, au ministère de l’Enseignement supérieur et au ministère de la Santé publique.