Cameroun : le lamido de Garoua encore au cœur d’un vilain scandale

La scène était désolante

Sat, 6 May 2023 Source: www.camerounweb.com

Le très controversé Lamido de Garoua Ibrahim El Rachidine fait encore parler de lui. Selon les informations rapportées par nos confrères d'Actucameroun, l'autorité traditionnelle a envoyé ses gardes vandaliser une nouvelle mosquée construite par l’homme d’affaires Mohamadou Bayero Fadi. Les deux personnalités sont en désaccord sur plusieurs sujets notamment la désignation de l’imam de la nouvelle mosquée.

La scène était désolante. Les doungourous du Lamido n'ont pas fait économie de barbarie à la mosquée Bleue Limam Abassi. Ils ont tout détruit sur leur passage; vitres, climatiseurs, véhicules, installations électriques, tout a été saccagé. Les ouvriers présents sur les installations ont également été agressés sous le regard inquiet de la population. Si le Lamido est si furieux, c’est parce qu’il ne supporte pas les reproches et attitudes de l’homme d’affaires Mohamadou Bayero Fadi promoteur de la mosquée en question. Selon les sources, celui-ci s’était opposé au choix de l’imam de la nouvelle mosquée effectué par le Lamido.

« Le bras de fer entre Bayero Fadil et Ibrahim El Rachidine persiste depuis des mois. En mars dernier, es deux personnalités s’étaient opposées pour la nomination de l’imam de la nouvelle mosquée de Laindé, dont la construction a été financée par l’homme d’affaires. Le Lamido avait requis l’arbitrage de Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat) qui s’est prononcé en sa faveur », rapporte Actucameroun.

L’homme d’affaires entend commettre un huissier pour faire constater les dégâts mais compte s’en remettre à Dieu pour le châtiment des auteurs de cet acte barbare.

Ancien militaire de Sécurité militaire (Semil), Ibrahim El Rachidine est devenu le Lamido de Garoua en 2021 à la suite du décès de son oncle. Depuis, l’homme aligne des actes controversés qui créent des tensions dans la localité.

Assassinat d’enfant en 2022

Véritable onde de choc à Garoua. Le Lamido de Garoua a assassiné son neveu de 16 ans pour des raisons inconnues.

Après son crime, il a essayé d’enterrer dans les minutes qui suivent, le corps du jeune assassiné afin de dissimuler les preuves de son forfait.

Le préfet, sous de hautes instructions, a ordonné l’exhumation du corps pour des raisons d’enquêtes.

Selon les populations qui ont vu le corps sans vie du jeune homme, il présentait des déchirures. Le sang avait coulé des narines, des oreilles etc. bref, l’on n’avait plus besoin d’une autopsie, tant les sévices corporels parlaient d’elles-mêmes.

L’histoire raconte que lorsque Mme Mairamou, mère de l’enfant demande à son fils qui dormait, d’aller répondre à la convocation de son oncle le Lamido, le fiston refuse et c’est ainsi que le Lamido envoie ses sbires et Dougourous de le prendre de force à Laindé.

« El Rachidine va alors enfermer le jeune élève au lamida, le privant d’école, alors qu’il est titulaire du probatoire. A la place, c’est la bastonnade qui aura droit de cité aux moyens de fouet et à l’eau à l’image d’un prisonnier de guerre que l’on interroge afin d’obtenir des renseignements jugés secrets d’Etat. Un traitement inhumain d’une brutalité inouïe qui coutera la vie au jeune homme au bout de 24 heures, de torture d’une intensité insoupçonnable », raconte un temoin.

Pris de panique, la lamido va procéder au lavage mortuaire et demander de ramener la dépouille à Laindé chez sa famille et inviter les imams du coin dans l’idée d’enterrer le défunt juste après la prière de 5 heures du matin. Or la tradition demande d’attendre le lever du soleil avant de procéder à ce genre de rituel. Malheureusement l’information va fuiter, certainement par quelqu’un visiblement incapable de supporter cette machination. C’est ainsi que les services de renseignements vont se mettre en branle, la dépouille ayant déjà été mise sous terre à 7 heures au cimetière de Djamboutou.

Très rapidement le gouverneur de la région du Nord sera interpellé par Yaoundé sur le sujet. Il demandera au préfet de vérifier les faits sur le terrain, le procureur de la ville accompagné du préfet de la Benoué et des services de force de l’ordre, sera également mobilisé pour la descente et le corps sera exhumé aux environs de 16 heures et ramené à la morgue.

Une enquête est ouverte à l’effet de faire toute la lumière sur ce drame qui jette l’effroi sur toute la population de Garoua et tous ceux qui étaient présents à cette cérémonie d’enterrement en catimini seront interpellés et interrogés.

Source: www.camerounweb.com