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Cameroun : les Ecoles normales d’instituteurs réformées

C’en est terminé avec les Enieg/Bepc, Eniet/Cap.

Mon, 9 Oct 2023 Source: Le Jour N°4016

C’en est terminé avec les Enieg/Bepc, Eniet/Cap. La formation des instituteurs nécessitera désormais le Baccalauréat et la formation professionnelle dure deux ans.

Un décret présidentiel du 4 octobre 2023 abroge les dispositions antérieures contenues dans le décret n° 80/195 du 09 juin 1980 portant statut des Ecoles normales. Mais d’emblée, il ressort que les Ecoles normales d'instituteurs restent des établissements d'enseignement de première catégorie, comme les lycées d’enseignement général ou technique. Chargées de la formation initiale des enseignants de l'enseignement préscolaire, primaire, post-primaire, ainsi que du premier cycle de l'enseignement secondaire technique et professionnel ; de la formation continue, notamment le perfectionnement, le recyclage, la spécialisation des formateurs de ces niveaux d'enseignement, des encadreurs pédagogiques et des responsables de l'administration scolaire, les Eniet et Enieg sont classées en trois catégories : les Ecoles normales d'instituteurs classiques, les Ecoles normales d'instituteurs bilingues et les Ecoles normales d'instituteurs spécialisées.

« Les Ecoles normales d'instituteurs classiques forment les Instituteurs capables d'enseigner dans les structures ou établissements d'enseignement cités à l'article 4 ci-dessus. (2) Les Ecoles Normales d'instituteurs Bilingues forment les Instituteurs capables d'enseigner à la fois dans les deux (02) langues officielles au sein des établissements cités à l'article 4 ci-dessus. (3) Les Ecoles Normales d'instituteurs Spécialisées forment les Instituteurs disposant d'une spécialité particulière notamment : la petite enfance , l'éducation inclusive ou toute autre spécialité jugée utile par le ministre chargé de l'enseignement normal ». Si la création et l’ouverture d’une Enieg/Eniet obéît aux mêmes critères qu’autrefois, la fermeture d'une Ecole normale publique d'instituteurs est prononcée par décret du Premier ministre. L’organigramme de fonctionnement de ces structures n’a pas beaucoup varié, tout comme la direction doit travailler avec les organes de gestion ci-après: le Conseil d'Etablissement, l'Assemblée Générale, les Conseils d'Enseignement, le Conseil des Animateurs Pédagogiques, le Conseil de classe, le Conseil de Discipline et le Conseil des Délégués des Elèves.

Les ressources financières des Ecoles normales d'instituteurs sont constituées outre les dotations budgétaires de fonctionnement et d'investissement inscrites au budget du ministère en charge de l'enseignement normal, par les contributions statutaires obligatoires des Ctd, les contributions des autres partenaires de la communauté éducative, les recettes générées au titre des contributions annuelles exigibles des élèves-maîtres, des frais d'inscriptions aux examens et concours officiels, des contributions des usagers aux charges de fonctionnement, des produits des activités réalisées par les élèvesmaîtres, de la contrepartie des services rendus par l'école, des produits issus des pénalités diverses, les dons et legs préalablement approuvés par les autorités compétentes.

Baccalauréat général ou technique

L'Ecole normale d'instituteurs accueillera, sur titre, des candidats étrangers et ceux présentés par les entreprises, Ong ou d’autres institutions. Les autres seront reçus à un concours ouvert aux agents publics âgés de cinquante (50) ans au plus, comme candidats internes ; les jeunes citoyens des deux sexes âgés de 17 ans au moins et de 32 ans, comme candidats externes. Les cycles Bepc/Cap (3 ans) et probatoires (2 ans) disparaissent, pour laisser place aux titulaires du Baccalauréat, pour une formation de deux ans. L’ancienne nomenclature était en effet critiquée pour ses nombreuses insuffisances. Par exemple, l’on s’interrogeait sur la qualité de la formation d’un titulaire du Baccalauréat, qui en un an (neuf mois en réalité), pouvait être formé convenablement, en faisant des stages pratiques dans les écoles. Le Bepc et le Cap sont jugés trop bas, même si les postulants faisaient une formation compensatoire. Le travail et le progrès des élèves-maîtres seront appréciés par le degré d'acquisition des compétences et sanctionnés par des notes obtenues à l'école, en entreprise et dans les établissements d'application.

Pour être admis en année supérieure, l'apprenant doit justifier d'une acquisition de compétences équivalente à une moyenne générale supérieure ou égale à 12/20. Les parchemins restent pour l'enseignement général : le Certificat d'Aptitude Pédagogique d'instituteurs de l'Enseignement Maternel et Primaire (Capiemp) et pour l'enseignement technique : le Certificat d'Aptitude Pédagogique d'instituteurs de l'Enseignement Technique (Capiet). Bon à noter, les élèves-maîtres en cours de formation à la date de signature du présent décret, maintiennent leur statut en ce qui concerne la durée de la formation et le paiement des frais de scolarité. L’on espère que le texte va aussi régler le problème des Enieg/Eniet privées, créées de manière démesurée, dont certaines fonctionnaient en cours du soir et n’assuraient pas du tout les contraintes liées au métier d’enseignant, notamment les stages pédagogiques. Le tout, dans un contexte marqué par la désaffection de l’enseignement et des recrutements plutôt problématiques dans la Fonction publique.

Source: Le Jour N°4016