Me Charles Tchoungang, l’avocat d’Amougou Belinga n’a pas réussi à obtenir la libération de son client jusqu’à la fin de l’instruction de l’affaire Martinez Zogo. Le PDG du groupe l’Anecdote est toujours inculpé pour complicité de torture et est maintenu dans les liens de la détention. L'ordonnance de renvoi du juge d'instruction Nzie Pierrot Narcisse en date du 29 février 2024 a permis de comprendre ce qui forge la conviction du magistrat.
En dehors des accusations du Lieutenant-colonel Justin Danwe, des vidéos des caméras de surveillances des locaux du groupes l'Anecdote ne plaident pas en faveur d'Amougou Belinga. Selon le juge militaire, ces images montrent bien Justin Danwé chez le Zomla des Zomloa avant et après l'assassinat du journaliste Martinez Zogo.
« Que l'examen des images de vidéosurveillance au bureau de cet opérateur économique permettent de voir que JUSTIN DANWE était passé le voir le 16 janvier 2023 pour le rassurer de ce que tout était prêt de l'opération, et le 18 janvier 2023 pour en faire le compte rendu, ainsi que l'a déclaré cet Officier de Gendarmerie », peut-on lire dans l’ordonnance de renvoi.
Durant son passage dans l’émission Club d’Elites le 03 mars 2024 sur Vision 4, Me Charles Tchoungang persiste et signe ; son client est innocent. Il l’enquête préliminaire qui selon lui a été bâclée. CamerounWeb vous propose un extrait de l’ordonnance de renvoi signé par le juge d’instruction Nzie Pierrot Narcisse.
SUR LE CAS DE AMOUGOU BELINGA JEAN-PIERRE
Attendu que tant à l'enquête préliminaire qu'à l'information judiciaire, le susnommé a catégoriquement réfuté les faits de complicité de torture mis à sa charge;
Qu'il a fait valoir qu'il est totalement innocent dans cette affaire où il n'a jamais envoyé DANWE JUSTIN, ni qui que ce soit, tuer MARTINEZ ZOGO qui ne représentait en rien une menace pour lui, malgré le climat de tension qui existait entre ce dernier et tout le groupe l'Anecdote;
Qu'il a insisté sur le fait que l'argent remis à DANWE JUSTIN n'était pas un financement de l'opération contre MARTINEZ ZOGO, mais une libéralité parmi bien d'autres, à l'égard de cet officier ami;
Attendu toutefois que DANWE JUSTIN a été formel lors de la confrontation avec AMOUGOU BELINGA tenue le 10 février 2023 devant les officiers de police judiciaire en charge de l'enquête, en affirmant que lorsqu'il a rencontré AMOUGOU BELINGA Je 29 décembre 2022, ce dernier lui avait << confié la mission de faire taire MARTINEZ ZOGO qui l'insultait >> et que séance tenante il lui avait remi de francs CFA, pour ce faire; Lieuten COPY de 2.000.000 (deux millions).
Que le at Colonel DANWE JUSTIN a d'ailleurs maintenu ces déclarations lors de son interrogatoire devant le Juge d'instruction et, même s'il a cette fois-là parlé d'« intimider» et non plus de faire taire », l'idée était restée celle d'une action de force contre MARTINEZ ZOGO;
Que réagissant à cette commande sui generi, le Lieutenant-Colonel DANWE JUSTIN avait effectivement déployé des hommes sur le terrain, avec du matériel approprié, qui ont infligé un traitement mortel à la cible MARTINEZ ZOGO;
Que l'examen des images de vidéosurveillance au bureau de cet opérateur économique permettent de voir que JUSTIN DANWE était passé le voir le 16 janvier 2023 pour le rassurer de ce que tout était prêt de l'opération, et le 18 janvier 2023 pour en faire le compte rendu, ainsi que l'a déclaré cet Officier de Gendarmerie;
Qu'il convient de considérer AMOUGOU BELINGA JEAN- PIERRE comme complice des faits reprochés à DANWE JUSTIN et autres ainsi que le prévoit l'article 97 du Code Pênal;