Cameroun : les cas d'AVC ne diminuent pas

Les cas d'AVC ne diminuent pas

Sat, 11 Dec 2021 Source: L'Oeil du Sahel

Le 1er Salon national des maladies non transmissibles a permis de les ausculter. Au Cameroun, les maladies non transmissibles préoccupent. Normal. «Ces maladies étaient responsables de 35% de la mortalité au Cameroun (OMS Cameroun, 2016 avec une mortalité prématurée autour de 20% en 2025: Ndlr). il était prévu une stabilisation à l’horizon 2025, mais on a plutôt constaté un accroissement de 1O%», explique le Dr Aristide Stephane Abah Abah, sous-directeur des maladies non transmissibles.

Précisément, « On note en moyenne et au minimum 800 nouveaux cas d’hypertension artérielle (HTA : Ndlr) et 500 d’AVC» par mois, poursuit ce dernier if déclinait ainsi, la situation épidémiologique de ces MNT en terres camerounaises. Selon lui, des études ont montré que 30% de la population du Cameroun, soit plus de 7 millions de personnes souffrent d’HTA. Les chiffres du cancer eux, «sont en consolidation avec ta mise en service bientôt des registres du cancer. Pour le diabète on remarque encore que 60% des personnes ne connaissent pas leur statut au moment du dépistage».

Et ce n’est pas tout. Au moins b millions de personnes sont du groupe «AS» au Cameroun et 500000 sont «SS». «C’est dire que des solutions urgentes doivent être apportées par la communauté scientifique», préconise ce dernier. Raison pour laquelle 500 acteurs de la santé environ se sont donnés rendez-vous à Yaoundé pour débattre de ces M NT.

C’est à la faveur du premier salon international des MNT baptisé « Yaounde Health Care Week» démarré le 8 décembre dernier et qui déroule son générique de fin ce jour. Ils se recrutent parmi les médecins, pharmaciens, infirmiers, promoteurs et responsables d’établissements sanitaires, sans oublier les représentants de l’industrie pharmaceutique. Pendant trois jours, ceux-ci ont ausculté MNT autour du thème «Maladies non transmissibles : priorités et solutions pour la nation». Un thème qui se justifie par la multi-; plication des morts dues à ces MNT.

De plus, elles sont «longues, souvent excluantes ou asociali-santes et coûteuses», poursuit celui qui est par ailleurs co-organisateur de ce 1er salon national. Il était donc urgent pour le ministère de la Santé publique (Minsanté) à-travers la Direction de la lutte contre les MNT et Pharma-Pro Consulting, de faire le point sur les avancées médicales et scientifiques dans ce domaine, des, nouvelles modalités de prise en charge et les enjeux futurs. Ce n’est pas tout.

L’objectif est aussi de mettre en relief les difficultés et perspective d’amélioration dans la prévention et la prise.en charge des populations sujettes aux MNT, de participer à l’amélioration de l’accès aux soins et aux médicaments de qualité des populations. Promouvoir les bonnes pratiques médicales, discuter et trouver des solutions sur des problématiques précises du secteur de la santé ne sont pas en reste.

Les sous-thèmes tels que les maladies cardiovasculaires, le diabète; le cancer, AVC, Alzheimer, épilepsie, la santé mentale, VIH et maladies non transmissibles, Covid-19 et MNT ont meublé ces trois jours d’échange. C’est que, à en croire «un rapport de l’OMS, le fardeau des maladies non transmissibles devient dé plus en plus lourd, dans la région Afrique et devrait prendre le dessus sur celui des maladies transmissibles d’ici à 2030», précise le SG du Minsanté.

Esquisse de solution

Selon les officiels de la santé, une instance multisectorielle de coordination de la lutte contre les MNT a ainsi été transférée dans les services du Premier Ministre. « Elle devra s’appuyer d’une part sur des programmes prioritaires de santé dont de nouveaux sont à l’étude (1-drépanocytose et hémophilie, 2-hypertension artérielle, diabète et maladie rénale chronique, 3-santé auditive et affections buccodentaires), et d’autre part sur une instance consultative qui regroupera les sociétés savantes, les organisations des patients, les organisations communautaires et les partenaires au développement», a précisé le Pr Louis Richard Ndjock, secrétaire général du Minsanté.

Par ailleurs, des réflexions sont en cours entre autres sur la spécialisation de la chaîne d’approvisionnement, de stockage et distribution des médicaments des MNT, la place du biologiste, l’extension du dépistage néonatal de la drépanocytose, les enquêtes sur la qualité de soins et de vie, la charge globale des MNT. La surveillance des décès, le renforcement de la communication pour le changement de comportement, le système d’information et de collecte des données, le développement d’un pool de formation et de recherche propre aux MNT ne sont pas en reste.

Source: L'Oeil du Sahel