Près de 150 élus s'insurgent contre l'octroi, le 26 mars et en catimini, de véhicules de fonction aux seuls 23 membres du bureau. Alors que sur instruction du chef de l'Etat, 4 milliards avaient été débloqués pour doter en
voitures tous les membres de la Chambre basse. Pis, des cadres du cabinet du Pan auraient indument bénéficié de cette dotation dont la répartition s'est faite dans la plus grande opacité.
Le 26 mars, au cabinet du président de l'Assemblée nationale (Pan), les questeurs
Pauline Ndoumou et Kamsouloum procèdent à la remise de véhicules flambant neufs, de marque Prado, aux 23 membres du bureau. Selon les informations recoupées à bonne source, lesdits véhicules, acquis à Dubaï, auraient coûté 800 millions Fcfa. Curieusement, tout se passe en catimini. A en croire une source introduite, les bénéficiaires étaient conviés, individuellement, pour entrer, chacun, en possession de son véhicule. Interdiction formelle de filmer la remise, encore moins d'ébruiter la nouvelle de peur de provoquer une ruée des députés dits ordinaires. Peine perdue ! La nouvelle est connue et une bonne franche des députés crient, depuis lors, à l'injustice. « On veut aussi
nos voitures sinon on leur laissera l'Assemblée, comme ils pensent qu'ils sont les supers députés, ils vont donc voter les lois sans nous », confie, à votre journal, l'un d'eux.
En rappel, seuls 11 membres du bureau sur 23 avaient droit aux dotations en véhicules. Il s'agit du président de l'Assemblée nationale,
du 1er vice-président, des 5 vice-présidents et des 4 questeurs. Les choses changent par la suite avec la nomination de Gaston Komba.
L'ex-secrétaire général de l'Assemblée nationale élargie la liste des bénéficiaires aux 12 secrétaires. C'est donc tous les 23
membres du bureau qui ont reçu des cylindrées le 26 mars 2022.
Pour la petite histoire, des élus avaient saisi le chef de l'État pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme étant une discrimination
dans la répartition de la dotation-véhicules. En réaction , sans doute sur hautes instructions , le ministre d'État, secrétaire général de la
présidence Ferdinand Ngoh Ngoh, écrit à l'ancien secrétaire général pour en savoir plus sur les réclamations de ces députés et sur
la gestion qui a été faite de l'allocation du chef de l'État d'une valeur de 4 milliards pour les commodités des députés.
Deux poids deux mesures.
En début de la 10e législature, chaque élu a reçu 10 millions pour l'achat de son véhicule. Furieux, les députés décident de boycotter le séances plénières pour protester contre le gap important entre leur dotation en véhicule de 10 millions et celle des membres du bureau, qui valent plus de 50 millions. Les élus protestaient également contre le paiement de ladite dotation à certains fonctionnaires du cabinet du Pan et au secrétariat général, alors qu'ils n'en avaient pas droit, selon eux. Par la suite, promesse avait été faite de revaloriser la
cagnotte à mi-mandat avec la perspective pour la 11e législature de remettre à chaque député un véhicule neuf en lieu et place de la dotation de 10 millions de Fcfa.
Mais cela n'a pas été fait.
La remise de cette dotation de 23 véhicules aux membres du bureau intervient alors que les élus viennent d'entamer leur 3e année
à l'hémicycle. Il leur reste, sauf prorogation, 2 ans avant la fin de leur mandat. Toutefois, un constat se dégage au sujet de l'opportunité
de cette dotation. La mandature dernière, les membres du bureau ont reçu des véhicules neufs.
Certaines sources soutiennent que les députés auraient racheté lesdits véhicules à 1 million. Un véritable scandale !