Le patron du groupe l’Anecdote n’est pas venu au monde avec une culière dorée dans la bouche. Jean-Pierre Amougou Belinga n’était pas destiné à un avenir glorieux. Il a cependant défié tous les pronostics et se venge sur la nature.
Amougou Belinga est né le 20 février 1965 à Nkoumadzap un petit village de la commune de Mbankomo dans le département de la Méfou-et-Akono (Région du Centre). La misère, il l’a connue très tôt. « Nous sommes nés dans une famille extrêmement pauvre. Personne ne vendait cher notre survie. Nous partions à l'école à pied. Je ne me souviens pas avoir vu notre mère acheter 1 kg de viande. A l'époque c'était 300f dans les années 76 », confie-t-il sur sa propre chaîne de télévision.
Rien ne filtre sur son cursus scolaire. Mais son père Daniel Bélinga avait abandonné Jean-Pierre et ses frères à la charge de leur mère Abena qui ne parvenait plus à subvenir aux besoins de plus en plus croissants de la famille. C'est ainsi que le jeune Amougou Belinga va se lancer dans la recherche de petits métiers très jeune pour survivre.
"J'étais Water Boy", explique-t-il. Contre toute attente, Amougou Belinga décline la première opportunité qui lui offerte d'entrer la vie professionnelle par la grande porte. Il réussit à un concours de la gendarmerie mais refuse de se faire enrôler. « C'était en 1985. J'ai fait le concours de la gendarmerie. Je suis admis. Je fuis et je vais à Belabo (Région de l'Est Ndlr) », avoue-t-il.
Jusqu'en 1990 il était complètement inconnu du public. Il fit la rencontre de Gilbert Baongla, un patron de presse qui l'introduit dans l'univers des médias. Amougou Belinga prend goût. Une tension nait entre lui et son mentor. Il se retire et crée son propre journal l'Anecdote. Quelques années plus tard, il fait condamner Baongla qui l'a introduit dans le monde de la presse à de la prison ferme.
Amougou Bélinga se révèle aux Camerounais par la publication dans son journal de la fameuse liste des 50 ministres homosexuels. Loin d'être inquiété, il tisse des relations solides dans le gouvernement et à la présidence de la République.
La source de la fortune de l'homme reste inconnue. Il est propriétaire de plusieurs chaînes de télévisions, stations radios et magazines. Il a également créé une université privée ainsi qu'une institution financière.
Il a fallu les révélations du journaliste Martinez Zogo pour se rendre compte qu’Amougou Belinga bénéficiait de manière suspectes de dizaines de milliards de l’Etat chaque année. Ses médias et autres réalisations sont financés par l’argent du contribuable camerounais. Certains analystes estiment qu’il serait en réalité un maillot d’un puissant réseau de détournement de deniers publics.