La paralysie de l’ordre national des médecins du Cameroun affecte dangereusement les jeunes médecins. Plus de 1000 médecins camerounais se retrouvent désormais à exercer illégalement la médicine car l’ONMC en l’état actuel ne peut leur délivrer les documents nécessaires. Les principaux concernés envoient un message à Paul Biya afin qu’une mesure urgente soit prise pour régler le problème.
Monsieur le Président de la République,
Nous venons par la présente vous remercier pour votre implication personnelle et décisive dans la résolution de la crise au sein de notre corporation, l'Ordre National des Médecins du Cameroun (ONMC).
Après votre intervention, vous avez instruit le Premier Ministre, Chef du gouvernement, pour arbitrer et proposer une solution de sortie de crise. Cette directive a été exécutée, avec des rencontres entre les différents candidats à l'élection avortée et des concertations engagées par le biais de son Secrétaire général, qui sont actuellement en cours.
Monsieur le Président de la République, nous tenons à vous informer que, en raison du blocage du renouvellement du Bureau de l'Ordre National des Médecins et de ses conseillers, ainsi que de l'arrêt des activités essentielles de l'ONMC, nous sommes confrontés à des problèmes urgents, notamment :
- L'incapacité d'exercer la médecine dans la légalité : Plus de mille médecins formés dans les facultés de médecine du Cameroun et d'ailleurs se trouvent dans une situation d'exercice illégal de la médecine. La plupart d'entre eux sont sans emploi et vivent dans des conditions précaires, en tant que chefs de famille ou parents, luttant pour subvenir aux besoins de leurs enfants et aux leurs.
- La pratique médicale dans le secteur privé est conditionnée par une autorisation d'exercice en clientèle privée délivrée par l'ONMC. Actuellement, plus d'une cinquantaine de demandes sont en instance au secrétariat de l'ONMC, empêchant la création de nombreux emplois. Cela va à l'encontre du développement du pays et de la politique de l'émergence prévue pour 2035.
L'auto-emploi des jeunes, en particulier des jeunes médecins, devrait être encouragé et soutenu par l'État du Cameroun. Au lieu de cela, la situation actuelle décourage la diaspora médicale du Cameroun, qui a répondu à votre appel en rentrant au pays pour contribuer à son développement.
- Difficulté d'accéder à plusieurs circuits de formation: Pour effectuer le DFMS ou DFMSA en France, par exemple, il est demandé une Attestation d'exercice de la profession de médecin délivrée par l'ONMC après inscription sur son tableau.
- Inéligibilité à plusieurs concours, bourses et emplois à l'international : Certains d'entre nous se voient demander un certificat d'honorabilité pour des postes hautement sélectifs dans les pays de l'Union européenne, dont nous risquons de perdre l'accès en raison de l'absence de ce document, qui nécessite d'être inscrit au tableau de l'ordre.
Face à ces défis, nous souhaitons proposer une solution que nous considérons comme efficace et rapide pour résoudre nos problèmes tout en respectant le travail de la primature dans le processus de sortie de crise au sein de l'ONMC, pour aboutir à des élections transparentes et conformes à nos textes :
- Donner quitus au Bureau et au Conseil de l'ordre sortant pour liquider tous les dossiers en souffrance au sein de son secrétariat. Certains dossiers ont dépassé le délai de réponse de trois mois et devraient donc être légalement acceptés. Cela inclut l'inscription au tableau de l'ordre de toutes les promotions de médecins ayant déposé les dossiers, y compris la promotion 2023, ainsi que les autorisations d'exercice en clientèle privée, entre autres.
- Instruire la primature d'accélérer la procédure en cours pour un retour à la normalité dans notre ordre. Cela permettra de reprendre les activités statutaires, ce qui permettra, d'une part, d'assainir les dérives médicales devenues courantes dans notre pays et, d'autre part, de défendre les confrères ayant des affaires en justice.
Excellence Monsieur le Président de la République, la jeunesse médecin du Cameroun vous serait reconnaissante pour votre intervention salutaire et libératrice, qui améliorera en partie notre quotidien. Cela encouragera également la diaspora médicale qui souhaite revenir au pays pour contribuer à l'épanouissement de la Nation camerounaise, dont vous êtes le guide éclairé.
Le collectif soutient le Dr. NJIWA et ses collaborateurs, détenus de manière abusive à la prison centrale de Nkondengui depuis le 10 octobre 2023. Nous appelons à l'arbitrage du Chef de l'État et implorons sa magnanimité pour une libération immédiate de notre consœur et de ses collaborateurs, afin qu'ils puissent comparaître libres.