Cameroun : les "microprélèvements" de Yaoundé alimentent la grogne populaire selon des sources exclusives

Une stratégie fiscale risquée en période pré-électorale révélée par Jeune Afrique

Face à la chute drastique des revenus pétroliers, le gouvernement camerounais multiplie les taxes sur les services du quotidien, révèle une enquête exclusive de Jeune Afrique. Selon nos informations, cette politique de "microprélèvements" touche désormais le mobile money, les services numériques et même les influenceurs.

Cette stratégie, que Jeune Afrique a pu documenter grâce à des sources proches du ministère des Finances, intervient dans un contexte explosif. Alors que les subventions aux hydrocarbures ont été réduites de 263 à seulement 24 milliards de F CFA - contre plus de 1 000 milliards il y a deux ans -, la population voit son pouvoir d'achat s'éroder dangereusement.

Nos révélations montrent que l'augmentation salariale de 5% accordée aux fonctionnaires ne concerne qu'une minorité privilégiée. Les classes populaires, elles, s'enfoncent dans une précarité croissante, alimentant un mécontentement que Jeune Afrique a pu mesurer sur le terrain.

Cette situation rappelle les prémices des émeutes de février 2008, un parallèle que n'hésitent plus à faire certains observateurs joints par nos soins. La combinaison entre hausse continue des prix du carburant et multiplication des taxes sur les services essentiels crée, selon nos analyses, un cocktail explosif à quelques mois de la présidentielle.