La Commission des droits de l’homme du Cameroun est embarrassée par une vidéo montrant la torture de l’artiste Longue Longue. Dans un communiqué publié le 24 octobre, l’institution évoque l’impact négatif que cette vidéo pourrait avoir sur l’image du Cameroun et sur les accords que le pays cherche à conclure avec les États-Unis.
En effet, le Cameroun est sous pression : il comparaîtra devant le Comité contre la torture les 13 et 14 novembre 2024, et la révélation de cette vidéo, tournée en 2019, n’arrange pas le régime de Paul Biya. Plus encore, les autorités américaines réclament désormais la liste des militaires tortionnaires camerounais.
« La diffusion de cette vidéo dont les faits remontent à 2019 ne résulte pas du hasard, car ses instigateurs sont certainement informés du passage de l'Etat du Cameroun devant le Comité contre la torture les 13 et 14 novembre 2024, à l'occasion de sa 81 session prévue du 28 octobre au 22 novembre 2024.
Le contexte de la publication de la vidéo en cause est d'autant plus sensible que le Cameroun se prépare à soumettre à nouveau son dossier en vue de sa réadmission au bénéfice de l'African Growth and Opportunity Act (AGOA), dossier pour lequel la partie américaine demande itérativement à l'occasion des deux (2) dernières visites de hauts responsables de l'Ambassade des États-Unis à la CDHC des preuves, voire des listes des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) sanctionnés pour des faits de torture », indique le communiqué.
« La publication de cette vidéo en ce moment participe donc manifestement d'une manouvre des contempteurs du Cameroun tendant à saisir cette double occasion pour ternir l'image du pays en portant, par ricochet, atteinte à l'intérêt supérieur de l'État ainsi qu'à sa souveraineté », poursuit l’institution.