"Un Bamiléké ne peut jamais prendre le pouvoir dans ce pays."
Selon Fotsing Nzodjou le Sénateur, les ressortissants de la région du Sud qui se vantent d'être des parents du président de la République se trompent. Les véritables frères et sœurs de Paul Biya sont d'après lui ceux avec qui il partage les délices du pouvoir. Et contrairement ce qu'on peut penser ces élites jouisseuses se recrutent dans toutes les régions du Cameroun.
Scène dans un OPEP, quelque part dans le Sud.
Grand-mère Bulu : "Un Bamiléké ne peut jamais prendre le pouvoir dans ce pays."
Moi : "Mbombo, penses-tu que les Bulu sont au pouvoir ?"
Grand-mère Bulu : "Oui, et c'est mon frère qui est au pouvoir. Je suis Bulu, il est Bulu."
Moi : "Dans ce cas, que fais-tu ici avec moi, dans cet OPEP ?"
Grand-mère Bulu : "Je voyage, tout simplement."
Moi : "Ceux qui sont réellement au pouvoir ne voyagent pas en OPEP, Mbombo. Ils roulent en RAV4, VX, Hummer... Ils vivent dans de luxueuses villas, éclairées par de puissants groupes électrogènes. Pendant ce temps, ceux qui ne sont pas au pouvoir s'entassent dans des bidonvilles, prennent l’OPEP, se soignent mal, mangent mal... et meurent mal."
Grand-mère Bulu : "C’est vrai... Mais je reste fière parce que mon frère est au pouvoir."
Moi : "Mbombo, tu n’es pas sa sœur, tu es ma sœur. Ses véritables frères, ce sont ceux avec qui il partage le pouvoir :
Les Bamiléké : Niat, Nkuete, Djoumessi...
Les Wadjo : Cavaye Yegue, Amadou Ali...
Les Beti : Beti Assomo, Atangana...
Les Bulu : Motaze, Fame Ndongo...
Les Anglo : Atanga Nji et d'autres...
"Eux sont une famille. Leurs femmes, leurs enfants se connaissent, se soutiennent. Ils protègent leurs intérêts ensemble. Pendant ce temps, toi et moi, nous nous déchirons pour eux, sous prétexte qu'ils sont nos frères Bamiléké ou Bulu."
Grand-mère Bulu : "Tu as raison, mon fils... Mes enfants sont tous au chômage. Il n’y a ni eau, ni routes, ni électricité..."
Moi : "Mbombo, tu vois bien que toi et moi sommes dans le même camp. Je partage tes souffrances. Si je prends le pouvoir demain, tu seras avec moi. Ce ne sera plus une question de Bamiléké, de Bulu ou de Beti, mais d’appartenance à une même réalité : celle des oubliés, des laissés-pour-compte, de ceux qui veulent changer les choses."
Grand-mère Bulu : "Oui, mon fils, tu as raison... Mais comment faire pour y arriver ?"
Moi : "Il faut faire comprendre à 25 millions de Camerounais ce que tu viens de comprendre aujourd’hui."