Cameroun : ‘le pays est abandonné aux mains des factions du pouvoir qui s’affrontent’

Cabral Libii dénonce la gouvernance de Paul Biya

Fri, 17 Nov 2023 Source: Le Messager

Le député du Parti camerounais pour la réconciliation nationale l’a fait savoir lors d’un point de presse qu’il a donné le 15 novembre à Yaoundé pour officialiser la tenue du premier Congrès ordinaire du Pcrn dont il a pris la tête en 2019. C’est un Cabral Libii en mode déballage qui s’est présenté à la presse. Une conférence qui se tenait en prélude au premier congrès du Pcrn couplé à la célébration du 20e anniversaire du parti prévus du 15 au 17 décembre 2023 à Kribi.

Comme à son habitude, l’homme n’a pas porté de gants pour faire le diagnostic sans complaisance d’un Cameroun où la population ne sait plus à quel saint se vouer. Egrenant le chapelet des poches de tensions qui naissent au quotidien, l’élu du peuple cite entre autres : l’inflation du prix des produits de première nécessité devenue galopante ; les enseignants du Primaire, du Secondaire et du Supérieur désabusés ; les projets structurants qui se soldent successivement par des scandales économiques jamais élucidés ; le règne des éléphants blancs, les catastrophes en cascade… Bref, « en 41 ans de pouvoir, les crises générées ou exacerbées par la gouvernance du Renouveau sont innombrables : Boko Haram, crise anglophone, mouvement Ots, grève des transporteurs, la liste serait longue. Les détournements de deniers publics sont probablement le sport dans lequel le système au pouvoir demeure un champion inégalé. Affaire Glencore, Covidgate, Olembegate, les chantiers routiers interminables à l’instar de l’Autoroute Douala Yaoundé (…) sont des exemples récents de cette dilapidation décomplexée du pays » , déplore Cabral Libii.

Scandales financiers outranciers

A en croire le leader du Pcrn, le Cameroun est un pays malade. A preuve, ce qu’il appelle « le nouveau record détenu par le Cameroun aux mains du Rdpc » . En effet, explique-t-il, « notre pays est le seul au monde à décerner des médailles à des fonctionnaires épinglés dans des scandales financiers outranciers et de vol, oui de vol. Des voleurs qui se félicitent, font éhontément de l’autocongratulation en s’octroyant de rutilantes distinctions de la honte. L’histoire retiendra l’ostentation avec laquelle les ministres narguent les citoyens avec arrogance. Les générations futures apprendront que, au moment même où les enseignants criaient leur ras le bol dans le cadre du mouvement Ots, des anciens élèves devenus des voleurs publics se partageaient des milliards qui auraient dû les aider à diminuer leur peine » .

Suffisant pour comprendre que « non seulement les prévaricateurs ne rendent pas gorge, mais ils continuent leur sale besogne sans gêne. On est donc en droit de se demander où est passé le président de la République ? Qui gouverne même ce pays manifestement abandonné aux mains des factions du pouvoir qui s’affrontent ? » , s’interroge celui qui se félicite qu’en quatre ans de présidence, il a réussi fait passer le Pcrn de l’ombre à la lumière. Son parti est devenu la troisième force politique à l’Assemblée nationale avec 5 sièges de député, derrière l’Undp de Bello Bouba Maïgari (7 députés) et le Rdpc, au pouvoir (139 députés). De même, lors des municipales de février 2020, le Pcrn a obtenu 206 conseillers municipaux dans les régions du Centre, du Littoral et de l’Adamaoua. Soit en tout 7 mairies contrôlées par le parti de l’homme politique qui a terminé à la troisième place de l’élection présidentielle d’octobre 2018, derrière Paul Biya et Maurice Kamto. Lui qui se satisfait en expliquant aux journalistes que le Pcrn est l’un des rares partis au Cameroun à avoir des conseillers municipaux dans les parties méridionales et septentrionales du Cameroun. Un travail titanesque qui n’est pas prêt de s’arrêter en si bon chemin. Cabral Libii dit se mobiliser pour 2025, année de la prochaine élection présidentielle, où il compte bien remporter dans les urnes pour implémenter son programme.

Source: Le Messager