Cameroun : mauvaise nouvelle pour les Ambazoniens

Le Dr Manu Lekunze, chercheur et conférencier d'origine camerounaise, a récemment exprimé son opinion selon laquelle la quête d'indépendance des anglophones, qui se désignent eux-mêmes sous le nom d'Ambazoniens, a été un échec. Expert en études de conflits depuis plus d'une décennie, le Dr Lekunze a souligné plusieurs facteurs critiques contribuant à l'impasse du mouvement séparatiste.

Il a clairement déclaré que le conflit stagnait en raison du manque de nombre, de ressources financières et de cohésion parmi les rebelles, rendant ainsi impossible leur victoire. Il a également pointé du doigt les défis auxquels sont confrontés les groupes séparatistes, notamment le manque d'unité et de ressources financières suffisantes.

Le Dr Lekunze a expliqué que pour remporter une guerre de cette ampleur, il faut une cause unificatrice ralliant une population nombreuse capable de former une armée conséquente. Cependant, les divisions ethniques entre les groupes armés et politiques démontrent que la cause indépendantiste n'est pas assez forte pour supplanter d'autres intérêts.

Il a également souligné que l'instabilité financière entrave davantage le mouvement séparatiste, notant que son financement dépend principalement des envois de fonds de la diaspora camerounaise et des activités criminelles dans la région, ce qui rend le financement intermittent.

La crise anglophone au Cameroun découle de griefs historiques remontant à l'indépendance du pays, lorsque les tensions entre les communautés anglophone et francophone ont persisté en raison de la marginalisation perçue des anglophones dans divers aspects de la société.

En 2016, des avocats et des enseignants anglophones ont protesté contre l'imposition de pratiques linguistiques en français dans les régions anglophones, déclenchant des manifestations appelant à une plus grande autonomie et à la reconnaissance de l'identité anglophone. Ces manifestations ont évolué en un mouvement sécessionniste cherchant à restaurer un État indépendant, entraînant des affrontements violents avec les forces gouvernementales et des déplacements massifs de civils.

Dans son analyse, le Dr Lekunze a suggéré que le gouvernement camerounais était bien équipé pour gérer l'insurrection périphérique posée par le mouvement séparatiste, soulignant trois lacunes majeures qui font que la guerre ne peut devenir autre chose qu'une insurrection périphérique. Selon lui, le gouvernement camerounais peut vivre avec une telle insurrection.