Au Cameroun, l'on entend à tout bout de champ, le terme 'Zom'loa' sans que tout le monde ne comprenne la réelle signification de ce terme portant très en vogue. Tout d'abord, ce terme est très ancien mais c'est avec Jean-Pierre Amougou Belinga que ce terme a connu une expansion fulgurante et est connu sur le plan international.
Le journaliste et anthropologue François Bingono Bingono explique les titres de notabilité dans la culture Ekang au Cameroun, alors que le titre de « Zom’loa » fait l’objet de toutes les curiosités depuis que Jean Pierre Amougou Belinga – le magnat des medias – se le revendique presque bruyamment.
Le professeur indique que : « il faut reconnaître que la société Ekang était divisée en plusieurs confréries initiatiques de diverses catégories
Mbi’i ntoum n’est pas différent du Zom’loa
Mbi’i ntoum, c’est le porte-parole ; il porte la parole; c’est un tribun qui s’exprime au nom de la communauté c’est ça le Mbi’i ntoum ; nous avons légué la parole de notre communauté à tel orateur
Le Zom’loa est maintenant un cran au-dessus du Mbi’i ntoum parce que le Zom’loa a fait une longue initiation pour être non seulement le porte-parole, mais, pour jouer le rôle du prêtre ; c’est un prêtre rituélique qui peut maintenant diriger des cérémonies à l’instar :
Du veuvage,
Des obsèques de grandes personnes,
De la purification,
De la bénédiction où
De la levée de la malédiction.
Si on estime qu’il y a une famille qui ploie sous le poids de la malédiction, une malédiction qui vient des ancêtres, de la généalogie ascendante, le zom’loa est en mesure de prononcer des paroles propitiatoire….
Prenons le Tsö qui est un rite de purification; le Tsö est indiqué, est mis en scène quand il y a eu, « ce que je vais dire, ce n’est pas du français » quand il y a eu mort de sang c’est à dire, une mort accidentelle, quand il y a eu un suicide, quand quelqu’un a tué, même sans préméditation,
On estime que les vivants sont en train de payer des fautes commises par les ascendants ; ces ascendants n’ont pas expié leurs péchés en leur temps; et comme il y a toujours un lien entre les morts et les vivants, il advient que nous soyons obligés de payer les fautes commises par nos ascendants.
C’est le Zom’loa donc qui va diriger le rite du Tsö, pour mettre fin à cette dette de péchés que paient les contemporains, et des péchés qui relèvent de leurs ascendants voilà …
Maintenant Nnom Ngui’i
« Ngui’i, Omo‘ô, Bekoungou », c’est la grande confrérie initiatique des Ekangs, c’est la grande confrérie religieuse des Ekangs. Le ngui’i, c’est le sommet; on commence par « Ebiin ou Ebiss, Nkwa’goss, Omo‘ô, Bekoungou » qui sont déjà des prêtres à des niveaux différents, et on arrive au collège des « Be ngui’i » ; ça, c’est la fin de cette étape religieuse.
Parmi tous les « be Ngui’i », le plus fort, le plus élevé, c’est lui qui devient « Nnom ngui’i »
« Nnom ngui’i » était chargé de la protection de la société, de jour comme de nuit. Et il était doté de tout le potestat, l’omniscience, je le dis bien parce que si vous pratiquiez une sorcellerie négative 50km à la ronde, le « Nnom ngui’i » à l’instant même où vous pratiquiez cela, était au courant.
Si quelqu’un même avait apporté un sortilège mauvais, un totem négatif, le « Nnom Ngui’i » était au courant à l’instant et il donnait un petit temps, il faisait le tour de la contrée pour dire, « Quelqu’un a apporté quelque chose de mal, je lui donne avant la chute, la tombée du soleil ce soir de ramener.
Sinon le type trouvait la mort de façon rituelique et on savait que c’est le « Nnom Ngui’i » qui l’a tué, parce qu’on le retrouvait le lendemain matin au carrefour de la grande place du village avec tous l’intérieur du ventre c’est à dire les intestins, les poumons broyés et mis de côté, et on savait que ça c’est le « Nnom ngui’i » qui a donné cette sentence.
Le « Nnom ngui’i » avait le don de la téléportation comme je l’ai évoqué, c’est à dire si vous pratiquiez quelque chose de mal dans un rayon de 50km, il vous retrouvait là.
Et le « Nnom ngui’i » maintenant est un initié, mais qui ne tenait pas sa puissance des humains, et quand il était dans sa fonction de « Nnom ngui’i », il avait une puissance surhumaine,
C’est pour cela que j’évoque des choses comme l’omniscience, des choses comme la téléportation, des choses de diverse nature
Maintenant, il faut savoir que la confrérie sœur à celle du « Nnom ngui’i » qui est celle des hommes, c’est le « Mevoungou », avec à peu près le même potentiel, le même pouvoir, la même puissance, sauf qu’il s’agit là, de la confrérie des femmes, recrutées le plus souvent parmi les femmes ménopausées ; »