Selon nos investigations, le classement du Cameroun parmi les pays les plus dangereux du monde pour l’année 2016, parce que menacé par le terrorisme, continue de susciter des interrogations. Le département d?Etat américain n’assume pas la publication de cette information.
#DépartementDEtatAméricain La publication par La Nouvelle Expression, dans son édition du jeudi 4 février 2016, d’un article annonçant que «le Département d‘Etat noircit le Cameroun» en le citant sur «une liste noire» comme le deuxième pays à risques dans le monde à cause des activités terroristes, a agité les milieux politiques et diplomatiques. Le département d?Etat américain ne se reconnait pas dans la publication de cette liste qui énumère les pays les plus dangereux du monde. Le Cameroun s’est retrouvé en deuxième position dans la liste des pays soumis aux menaces terroristes. La Nouvelle Expression a précisé dans l’édition du 4 février 2016 que cette liste sortait des officines du Conseil des relations étrangères.
Le Cameroun plus dangereux que la Libye ?
La Nouvelle Expression a souligné le rôle que joue le Conseil des relations étrangères dans le traitement des priorités préventives pour les intérêts vitaux américains que les hauts responsables prennent souvent en compte pour toute prise de décision. Le Conseil des relations étrangères est un think tank non partisan américain qui analyse la politique étrangère des États-Unis et la situation politique mondiale. Proche des hautes sphères du département d?Etat américain, cette structure conseille le département d’Etat. Le Conseil des relations étrangères publie Foreign Affairs, le magazine le plus vendu dans le domaine de la politique internationale. Des articles de ce magazine contribuent à l’élaboration de la politique étrangère des Etats-Unis.
A propos de la liste concernée, 15 pays sont africains sur un total de 32 pays. Il y a 11 cas de pays cités comme étant les plus dangereux pour les intérêts américains. La Turquie est citée parmi les pays où les intérêts américains risquent d’être gravement menacés. L’Irak est dixième, la Corée du nord 11ème, la Libye 23ème et la Syrie 26ème. La position du Cameroun dans ce classement a suscité de légitimes interrogations.
La Nouvelle Expression s’est simplement interrogée : Comment le Cameroun a-t-il pu être cité deuxième dans une liste des pays les plus dangereux à cause du terrorisme parmi des pays réputés plus dangereux d’Asie, du Proche et du Moyen Orient ; ainsi que de l’Afrique ? Le Cameroun se trouve-t-il dans une situation qui serait plus grave que celles de la Somalie 19ème , du Burundi 6ème , de la Libye, de la Syrie, de l’Irak, de l’Afghanistan, 12ème et de la Corée du Nord ?
Cuba sorti de la liste noire
Il nous a aussi semblé curieux de constater que la Tunisie, qui a été ces derniers mois la cible de plusieurs attentats terroristes, ne figure pas dans cette liste. La France, où le plan Vigipirate rouge est resté activé ne figure pas non plus dans cette liste. La France qui a été frappée en plein cœur à Paris par des attentats meurtriers le 7 janvier 2015 au siège du journal «Charlie Hebdo».
Attaques qui ont fait 12 morts et le 9 janvier 2015 quatre morts dans un Hyper cacher situé porte Vincennes. Sans oublier les attaques qui ont fait 129 morts à Saint-Denis et à Paris le vendredi 13 novembre 2015. Cette dernière attaque terroriste avait été revendiquée par l’organisation terroriste de l’Etat islamique(Ei). Attaque reconnue comme étant la plus grave en France depuis la Seconde guerre mondiale !
On peut comprendre que l’aggravation des divisions politiques en Irak, l’extension de l’influence de l’Etat islamique (Ei) en Afrique et la persistante du conflit opposant la Palestine à Israël, avec notamment la multiplication des attaques aux couteaux expliquent le fait que six des pays considérés comme les plus dangereux soient du Proche et du Moyen-Orient. Dans le cadre du réchauffement des relations entre les Etats-Unis et Cuba, le département d'Etat a clairement fait savoir que Cuba ne fait plus partie de sa liste noire des Etats qui soutiennent le terrorisme.
Cuba figurait sur cette liste noire depuis 1982, aux côtés de la Syrie, du Soudan et de l'Iran sur décision de l'administration Reagan pour soutien aux séparatistes basques de l'Eta et aux rebelles Farc en Colombie. Ce retrait a facilité le rétablissement de des relations diplomatiques entre la Havane et Washington. Relations qui avaient été rompues depuis plus d'un demi-siècle.