Après les multiples dépenses faites pendant la période des fêtes, plusieurs parents ont vu leurs enfants mis à la porte de l’école pour n’avoir pas payé la troisième tranche de la scolarité.
Après le coup de cloche marquant le début du rassemblement, alignés les uns après les autres, des élèves ont pris part à ce nouveau départ scolaire hier, lundi 3 janvier 2022. Tenant entre les mains une dizaine de papiers formats, le directeur de l’école St Pierre d’Emana fait le tour des salles de classes. Dans chacune d’elle, il passe à l’appel. En file indienne, tous les élèves insolvables sont mis à la porte. « Si vous ne payez pas la troisième tranche, ne revenez pas ici. Allez dire cela à vos parents », dit Onguene Roger, le directeur. Salle à moitié vide, la classe du cours moyen un est celle qui compte le plus grand nombre d’élèves insolvables. Ils sont une vingtaine environ. Certains sont contents de prolonger leurs congés, d’autres par contre sont tristes de ne pas pouvoir faire des commentaires des fêtes avec leurs camarades à l’heure de la pause. « Nous aurions voulu faire les commentaires avec nos camarades. Nos parents ont dit qu’ils vont payer. Pourquoi le directeur nous met donc encore hors des salles de classe ? », s’indigne un élève, l’air abattu. Malgré les instructions du directeur de l’école, certains élèves trainent encore devant le portail de l’établissement. « Mes parents ne sont pas à la maison. Mes frères sont allés à l’école et vont seulement rentrer dans la soirée. Je préfère attendre l’heure de la sortie ici », confie le petit Aurélien.
Au groupe scolaire bilingue Paul et Marie, la situation est la même. Pour éviter des incidents ou des accidents, la directrice de l’école a mis ces insolvables élèves hors de la salle de classe et a interdit leur sortie en dehors de l’enceinte scolaire. « Si nous les renvoyons maintenant, nombreux ne vont pas regagner la maison. Et certains sont accompagnés par leurs parents. Il est préférable qu’ils attendent dans l’enceinte de l’établissement, sans toutefois avoir accès aux salles de classe, question d’éviter tout incident », explique Odile Mbezele.
Parmi les élèves qui n’ont pas payé la troisième tranche, certains n’ont pas daigné se présenter à l’établissement. C’est le cas d’Olivier Mba qui s’attèle à ses tâches ménagères. Assis sur un tabouret, il fait la vaisselle. « Mes parents n’ont pas encore soldé la troisième tranche et la directrice nous a demandé de ne pas aller à l’école si on n’a pas encore payé », dit-il. André Marie quant à lui, n’a pas pu entrer en possession de son bulletin du premier trimestre faute d’insolvabilité des frais de scolarité.