Cameroun : précisions sur le procès de 39 prisonniers du MRC qui était à la cour d'appel du Centre ce 15 septembre

Alain Fogue, Bibou Nissack et Maurice Kamto à la Cour d'Appel du Centre

Fri, 16 Sep 2022 Source: www.camerounweb.com

Alain Fogue, Olivier Bibou Nissack, Pascal Zamboue et 36 autres détenus des prisons centrale et principale étaient assis en salle d'audience. C'est dans le cadre d'un procès en appel suite à la décision du conseil de la défense d'interjeter appel en janvier dernier après la condamnation des cadres et militants à des peines d'emprisonnement ferme. Maurice Kamto, le président national du Mrc était, bel et bien présent, tout autant qu'une trentaine d'avocats de la défense.

Maurice Kamto a fait son entrée en salle d'audience à 11h et 15mn. Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun(Mrc)a été, de manière chaleureuse, accueilli par un collège d'avocats de la défense constitué, entre autres, de Me Hippolyte Meli, Crépin Djodo, Henri Kouokam, Serge Emmanuel Chendjou, Fabien Kengne. C'est, en effet, par vague que des prisonniers du Mrc sont appelés, tour à tour, à la barre dans une salle d'audience archi comble composée, d'un côté, des 39 détenus et, de l'autre, des militants, des sympathisants, des journalistes et des curieux venus assister à la 3ème audience, sans toutefois oublier la police et la gendarmerie. Les deux premières audience ont eu lieu en catimini respectivement les 22 juillet et 17 août 2022. C'était en l'absence des deux parties. Aucun des avocats de la défense et de l'État du Cameroun n'a été au courant de l'enrôlement de cette affaire à ces deux dates-là tant ces audiences se sont déroulé en catimini selon les sources judiciaires.

Aucours de l'audience, le collectif d'avocats Sylvain Souop bat en brèche les accusations du ministère public. En effet, le président de la cour d'appel, le magistrat Egbang fait savoir, après avoir appelé Alain Fogue, trésorier national du Mrc, Olivier Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto, Pascal Zamboue, coordonnateur national des activités du parti dans le Littoral, que les avocats des prisonniers ont déposé le mémoire de défense un dimanche, autrement dit un jour non-ouvrable. Toute chose rejetée par Me H. Meli, qui a exprimé le vœu que le président de cette juridiction consulte le dossier de la cour.

C'est dans une atmosphère délétère que se déroule cette audience fort courue. Peu après l'entame dudit procès en appel, il y a eu une altercation entre le conseil de défense et les gardiens de prison, tout autant qu'il y a eu des échauffourées entre le trésorier national du Mrc et une gardienne de prison. Les agents de l'administration pénitentiaire ont conduit trois détenus à la barre étant menottés. Toute chose qui a courroucé les avocats de la défense ayant vociféré devant les trois membres de la collégialité, trois juges(deux magistrats et un militaire). Le juge Gabriel Pascal Tankoua en est un exemple des membres de la collégialité présent. Illico presto, le président de la cour a demandé que les gardiens de prison leur ôtent des menottes. L'audience est, momentanément, suspendue pour quelques minutes. Dans la salle d'audience, l'on note la présence de l'épouse de O. Bibou Nissack et de sa fille, de celle de A. Fogue et de ses proches. C'est une audience militarisée autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Sur l'itinéraire conduisant à la cour d'appel, il y a deux barrières de la police, l'une située en contrebas de la poste centrale (sis face Eneo) et l'autre en face du musée national. Des contingents d'agents de forces de maintien de l'ordre sont mobilisés pour parer à toute éventualité.

L'audience a été renvoyée au 20 octobre prochain, le temps de consulter et confronter les dossiers du tribunal militaire et ceux de la cour d'appel. Au départ de Maurice Kamto, une immense foule l'attendait dehors et l'a accompagné jusqu'à son véhicule. Les prisonniers rejoignaient le véhicule qui les conduit à la prison en scandant des chants à la gloire de Maurice Kamto sous la conduite de Alain Fogue. Les agents de renseignements et les forces de l'ordre arrachaient les téléphones de ceux qui essayaient de filmer.

On enregistre aussi des arrestations au tribunal lors de ce procès. Des personnages venues assister et soutenir les prisonniers politiques ont été abusivement et lâchement arrêtées par des services de sécurité après le départ de détenus et de leurs avocats. Certains parmi eux ont été conduits au commissariat Central Nº1 à Yaoundé.

Source: www.camerounweb.com