Antoine de Padoue B., 42 ans, charpentier, a été retrouvé hier par ses ex-compagnes, qui le recherchaient depuis environ quinze mois.
C'est l'histoire d'un charpentier qui se rendait à l'église mais a fini au commissariat. Ce dimanche 12 mai, Antoine de Padoue B., 42 ans, a été - traîné au central n°2 par sept plaignantes, toutes des ex-compagnes qui auraient eu cha- cune un enfant avec lui. Selon les informations obtenues par CT sur l'affaire, le plus âgé de ces gosses a 10 ans et le plus jeune, trois. Antoine de Padoue, habitant du quartier Madagascar (Douala III), est accusé de disparaître quelques mois après la naissance du bébé, dont il fait néanmoins la layette.
En 2022, la prénommée Chalène, mère de l'en- fant de dix ans, dépose une plainte contre le géniteur introuvable au service social du com- missariat central n°2. Sur place, elle découvre que la mère d'un enfant de cinq ans, dont Antoine de Padoue est aussi le père supposé, -- l'a précédée dans la démarche. Puis, le destin y va de son clin d'œil: la sœur d'une troisième femme supposément engrossée par Antoine de Padoue, venue au commissariat pour sa CNI, aentend parler de l'affaire. Elle appelle sa sœur, qui déposera aussi plainte.
Parallèlement, le commissariat de sécurité pu- blique du 8 arrondissement reçoit la plainte d'une quatrième mère délaissée. De fil en aiguille, le charpentier est retrouvé. Convoqué au central t n°2 le 18 novembre 2022, il reconnaît les faits. La police apprend qu'il s'agit en tout de sept - enfants. L'homme, sur la base d'un contrat qu'il vient de décrocher, promet une pension men- suelle de 25 000 F à chaque mère. Le 14 dé- cembre 2022, il effectue les sept versements.
Ce sera la première et la dernière fois.
Le charpentier disparaît à nouveau, et change de numéro. Les sept femmes, qui ont fini par toutes se rencontrer, créent un groupe WhatsApp
dénommé <<< Enfants B. >> (du nom du géniteur), dont l'objet est le partage d'informations relatives au bonhomme recherché. Ce 4 janvier 2024, elles retournent au commissariat faire part de leur difficulté à mettre la main sur le septuple père. Une procédure est engagée, et Antoine de Padoue B. devient officiellement <<< Wanted». Mais l'homme aux 7 enfants dribble comme Cristiano Ronaldo et demeure insaisissable. Son domicile est toujours fermé, sa bailleresse dit qu'il paie son loyer.
Ce samedi 11 mai, nouveau clin d'œil du destin. Un moto-taximan qui connaît Antoine de Pa- doue, et transporte un de ses enfants pour l'école, l'aperçoit au Marché central. Le <<< bend skinneur>> alerte la mère de son petit client, laquelle balance l'info dans le groupe WhatsApp. Les sept femmes planifient d'arriver chez lui vers minuit. Mais quand elles y débarquent, quatre d'entre elles avec chacune son enfant, Antoine de Padoue n'est pas là. La bailleresse, en pleine vaisselle après la réception d'une réunion, se montre peu coopérative. Finalement, une femme des parages va renseigner les ex- compagnes du recherché. La voisine, qui assure qu'Antoine a aussi << trompé >> sa sœur - sans toutefois l'enceinter -, leur apprend que l'homme est assidu au culte matinal d'une église à Bo- naloka quand il est à Douala. Le service com-
mence à 7h. De leur lieu d'observation, les mères abandon- nées ont vu Antoine de Padoue arriver hier peu avant le début de l'office, sur une moto. Bien habillé, bible en main, l'homme saluait un frère en Christ quand il s'est soudain vu encerclé par les sept femmes. Venue chacune avec son enfant.