Cameroun : très mauvaise nouvelle, la guerre déclarée aux pauvres

Le gouvernement camerounais, par l’intermédiaire de son ministre de la Santé, Dr Manaouda Malachie, poursuit ses efforts pour réduire les coûts de santé d’ici 2030. Toutefois, cette initiative semble rencontrer une opposition inattendue. Le Dr Rodolphe Fonkoua, président de l’Ordre National des Médecins du Cameroun, a récemment publié une note qui pourrait aggraver les dépenses de santé pour les ménages.

Dans son communiqué, le Dr Fonkoua détaille les frais pour les missions médicales étrangères : 100 000 FCFA par médecin pour des séjours inférieurs à 15 jours, 150 000 FCFA pour des séjours de 15 à 30 jours, et 250 000 FCFA pour des séjours supérieurs à 30 jours. Aucune charge n'est imposée pour les missions médicales nationales.

Cette décision a suscité l’indignation de nombreux médecins, notamment de la diaspora. Denis K., cardiologue camerounais résidant au Luxembourg, critique vivement ces nouvelles mesures. « Cela reflète l’ambiance générale qui règne au Cameroun. Chacun utilise sa position pour en tirer profit, » déclare-t-il. Denis K. souligne que les missions médicales, souvent financées par les médecins de la diaspora, apportent une aide essentielle aux populations locales. « Ces populations n'ont pas les moyens pour des évacuations sanitaires, réservées à une élite. Quelle injustice ! »

Le Cameroun compte environ 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, selon une enquête publiée en mai 2024 par l’Institut National de la Statistique (INS). Les nouvelles mesures du Dr Fonkoua pourraient encore compliquer l'accès aux soins pour ces populations vulnérables.

Les motivations politiques du Dr Fonkoua sont également mises en question. Des rumeurs circulent au sein du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, suggérant que Fonkoua pourrait se présenter aux prochaines élections municipales à Douala V. Connu pour ses méthodes controversées, notamment lors des élections à la tête de l’Ordre des Médecins, il est critiqué pour avoir suspendu le vote par procuration sous prétexte de fraude.